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16 mars 2014

Rallye Paris-Dakar: bravo au CAVAD!

Classé dans : Environnement,Sécurité — Obambé Mboundze GAKOSSO @ 19 h 19 min

Je ne me souviens pas que dans mon entourage, l’on se soit une seule fois enthousiasmé lorsque le fameux rallye Paris-Dakar faisait rage en nos contrées. Jamais ! Pourtant, Dieu sait combien nous aimons le sport dans ma famille et quand je dis « famille » ici, il ne faut pas l’entendre au sens de papa, maman et les enfants, mais bien au-delà !!!

Villages

De 1978 aux années 2000, des concurrents venus d’Occident se sont amusés sur des « pistes africaines » avec leurs voitures, camions et autres motos pour rechercher je ne sais quelles sensations. Que peuvent donc ressentir des gens en prenant ainsi leurs engins et en traversant comme des fous des villages, tuant bêtes et humains sur leurs passages ?

Enfin… quand je dis « humains », je suis bien gentil car je doute très fort que ces enfants de grande taille appelés « pilotes automobiles », « pilotes de motos » etc. aient considéré une seule fois les populations croisées sur leurs parcours comme des êtres humaines. Je pèse mes mots.

En des temps pas si lointains que cela, quand il était question d’aller coloniser et apporter « la civilisation » à nos ancêtres, les méthodes n’étaient en fait pas très différentes de celles utilisées par les participants à ces folles équipées. Combien de colons étaient punis pour avoir tué un Africain (donc non-être humain) ? Combien de pilotes et autres membres d’équipages ont été jugés pour avoir tué une bête ou un Africain en nos contrées de 1978 aux années 2000 ?

Pour celles et ceux qui vivent en Europe, il y a de plus en plus de cas que nous offrent l’actualité où des Hommes sont jugés pour avoir torturé soit leurs chats soit leurs chiens : a-t-on besoin d’être expert en je ne sais quelles sciences pour comprendre ?

Je ne m’étends même pas : les faits sont à et bien têtus…

Isaac de Bankolé, acteur ayant marqué les années quatre-vingts avec le film Black Mic-Mac l’a bien expliqué il y a quelques années. En effet, il leur était dit qu’en cas d’accident même mortel d’un villageois africain sur un tournage en Afrique, il ne fallait surtout pas s’arrêter mais bien au contraire continuer à rouler.

De quoi les Africains ont-ils encore besoin comme explications pour comprendre les enjeux et leur véritable place à l’échelle de l’humanité sur cette Terre ? Faut-il encore un trafic négrier (de plus grande ampleur peut-être) afin que les yeux soient bien ouverts, afin que les crânes soient moins durs et qu’enfin ! des actes positifs et très forts soient posés ?

Comment a-t-on pu laisser ainsi le continent se faire violer par des aventuriers en mal de sensations fortes qui n’avaient qu’une seule phrase à la bouche pour expliquer pourquoi chaque année ils délaissaient leurs pavillons et autres appartements bourgeois pour aller jouir en nos contrées devant des gosses à qui on a fait croire trois décennies durant que c’était pour leur bien le plus immense que cela se passait ainsi mais surtout que c’étaient leurs parents qui étaient demandeurs… ?

En 2007, le 24 décembre, près de la ville d’Aleg (Mauritanie), 4 Français sont assassinés et le 4 janvier 2008, les organisateurs annoncent l’annulation de l’épreuve pour « raisons de sécurité »…

Or, entre ce qui est officiel et la réalité, il y a à boire et à manger. Il faut gratter et même très longtemps gratter parfois pour lever le lièvre. En effet, il existe le Collectif actions pour les victimes du Dakar (CAVAD) dont la porte-parole est une Africaine appelée Claire Aymes. En compagnie de nombreux amies et amis, elle a réussi à obtenir la tête, si l’on peut dire, de ce crime écologique à grande échelle qu’est le rallye Paris-Dakar. Nous ne pouvons que les féliciter et deux choses pour ne pas être trop longs à ce sujet :

-         La lutte pour défendre notre continent et l’arrêt de cette mascarade appelée sans la moindre honte « compétition » en est une autre ;

-         Il faut d’abord et avant tout compter sur ses propres forces pour défendre son peuple et sa terre.

En 2009, le rallye s’est donc déplacé en Amérique du Sud (tout en gardant le nom « Dakar »…). Oui, il faut comprendre que le chien ne change jamais sa façon de s’asseoir, nous ont appris nos ancêtres. Hélas ! pour les organisateurs, là-bas aussi, ils ont trouvé à qui parler car une victoire éclatante vient de nous être annoncés récemment car le Pérou a dit NON à ce truc avec notamment le poids de l’universitaire Klaus Hönniger (paléontologue).

Je repose sans cesse la même question : que cette machine à polluer ne se déroule-telle point en France, pays dont les organisateurs sont originaires ?

Voici le site sur lequel on peut retrouver fort riches sur ce noble combat : http://www.stop-rallyedakar.com/index.php?option=com_frontpage&Itemid=1

Obambe GAKOSSO, March 2014©

2 réponses à “Rallye Paris-Dakar: bravo au CAVAD!”

  1. St-Ralph dit :

    Merci pour ce bien clair et franc ! J’ignorais qu’un collectif avait mené le combat dans l’ombre. L’Afrique n’est pas tombée plus bas dans le sous-développement depuis que ces bourgeois sont partis sous d’autres cieux.

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