Inondations, Ndjindji, des photos
La semaine dernière, une pluie sur deux jours a fait des dégâts dans les deux plus grandes villes du Congo Rive-droite. Tout petit, on me disait que la pluie était une bénédiction.
Pour l’agriculture, c’est bon.
Pour les forêts, les savanes, la brousse, c’est bon aussi.
Pour les nappes phréatiques, c’est également bon.
Et, dans certains de nos pays, où les sociétés de distribution d’eau ont montré depuis des années combien elles sont défaillantes et les privatisations imposées à coups de menaces par les IFI (Institutions financières internationales), ces pluies sont de vraies bénédictions. Quand le ciel ouvre ses écluses, nous sortons nos seaux, nos cuvettes, nos bidons. Quant à nos tonneaux de 200 litres, ils sont en permanence dehors en train d’attendre que le ciel pense à nous et donc à eux aussi afin d’y déverser quelque chose afin que nous, Damnés de la terre, puissions nous tenir propres en nous douchant, en faisant nos vaisselles et en lavant notre linge.
Voilà comment depuis des années on vit dans certains quartiers de certaines de nos villes.
Ces pluies ont fait dix-sept morts, selon certaines sources.
Je ne vous parle pas des dégâts matériels car des maisons ont disparu, tout simplement.
Quand on est pauvre et qu’on a passé toute une vie à se bâtir une maison, la voir partir ainsi, c’est plus qu’une catastrophe. Il n’y a plus rien à faire.
On me dira « Mais ailleurs aussi, il y a des inondations ! » Oui, mais la question ne se pose pas ainsi. Le fait est que l’État quand il est sérieux et responsable, doit au maximum créer les conditions afin que d’une part la casse soit limitée en cas de pépins, mais aussi afin que lorsque le drame se produit, les sinistrés soient pris en charge.
Je ne reviens même pas sur la question de construire nous-mêmes des villes nouvelles en fonction de nos besoins et de nos réalités car nos quatre plus grandes villes ont été bâties par les colons pour leurs besoins en fonction de nos réalités. Nos parents, nos grands-parents qui n’avaient pas le droit d’aller au centre-ville (à part aller y gagner un peu leur pitance, pour certains), passaient leurs vies dans les villages autour. Villages qui sont aujourd’hui des quartiers et des arrondissements. Et les inondations ont lieu dans ces endroits-là.
Quelques photos de la ville de Ndjindji, la deuxième du pays par la taille et la population, mais la première par son potentiel économique.
Triste !
Obambe GAKOSSO, March 2014©
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