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23 février 2014

Santé au Congo: la cahîne du désespoir

Classé dans : Santé - Médecine et autres sciences — Obambé Mboundze GAKOSSO @ 23 h 13 min

Le professeur de médecine, Alain Deloche a crée une association, en 1988, appelée « La chaîne de l’espoir ». Elle effectue des opérations dans trente pays et cette semaine, j’ai pu voir qu’ils étaient au Congo, en train de faire leurs opérations sur des enfants congolais.

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Que des gosses qui n’ont pas la possibilité d’avoir des soins de qualité ou des soins tout court, puissent en bénéficier, nous ne pouvons que nous en réjouir et, quelque part, ce serait même criminel de s’y opposer. De prime abord, bien entendu.

Ce n’est pas la faute de ces pauvres enfants si le Congo, hier populaire, aujourd’hui quasiment émergent, est incapable, 55 ans après avoir proclamé sa République, d’apporter des soins de qualité à toute sa population. Notre système de santé est tellement nul que même nos autorités en ont peur, au point que pour un rhume, ils prennent et des visas et notre argent au Trésor public pour se soigner en Occident.

C’est devenu une sorte d’habitude dans les enclos coloniaux africains de déléguer, d’abandonner la question de la santé à des ONG (Organisations non-gouvernementales), occidentales qui débarquent chez nous avec des médecins, du matériel de santé et des médicaments. Nos autorités en sont tellement fières que ces choses passent en boucle à la TV. Nos journaux télévisés en sont inondés. Des reportages spéciaux sont diffusés après les journaux. Les journalistes qui en parlent ont des sourires jusqu’aux oreilles : même une victoire d’une de nos sélections, en Coupe du monde de football ne provoquerait pas autant de joie ni de plaisir.

Le Congo a proclamé sa République en 1958, au mois de novembre. Question à 1.000.000.000 de makuta : nos dirigeants savent-ils ce qu’est une République ? J’ai de forts doutes là-dessus, même si certains de nos ministres sont bardés de diplômes et sont pleins de titres et grades universitaires, qu’ils n’hésitent pas à nous brandir à la moindre occasion, surtout quand personne ne le leur demande et d’autant plus que nous n’en avons rien à foutre.

Il faudrait un jour que ces gens sachent que dans une République, la question de la santé appartient aux domaines régaliens de l’État. De même que la justice. De même que la défense nationale. De même que la gestion de la monnaie. De même que l’éducation.

Quand un État confie ses enfants à des ONG’s afin que ces dernières les soignent, on atteint le summum de l’irresponsabilité la plus totale. C’est une forme de démission et encore une fois, le message est clairement envoyé aux masses africaines en leur disant Nous n’en avons rien à foutre de vous. De toutes les façons, nous, nos soins sont assurés et garantis en Occident. 

En réalité, cette Chaîne de l’espoir est une vraie Chaîne du désespoir car elle entérine l’assassinat par nos propres gouvernants de notre système de santé qui va de mal en pis avec le temps. Si nous ne sommes même pas capables de réparer des ascenseurs d’un Centre hospitalier et universitaire, 17 ans après la fin de la plus terrible et violente guerre que le Congo ait connu, comment s’étonner que l’on humilie les Africains avec ces opérations prétendument humanitaires pour soigner les nôtres ?

Obambe GAKOSSO, February 2014©

2 réponses à “Santé au Congo: la cahîne du désespoir”

  1. Angela Ivoire dit :

    Comme tu l’as si bien écrit, nous sommes heureux pour ces gosses. Mais quelles honte pour ces incompétents qui s’engraissent sur le dos des ces millions de personnes, ça distribue de l’argent à des villageois espagnols et ça n’a aucune compassion pour son propre peuple.

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