« La France devrait mettre plus de forces en RCA » (Denis Sassou Nguesso) ou comment le continent est encore humilié

Dans la galaxie des soutiens indéfectibles à Denis Sassou Nguesso (DSN) et au Parti congolais du travail (PCT), il y a des Africains qui passent leur temps à insulter, à injurier, à dénigrer, à persifler les Africains car pour eux, il est plus que jamais clair que nous, enfants de ce continent, sommes non seulement la lie de l’humanité entière mais aussi et surtout responsables de tous les maux qui nous accablent depuis la nuit des temps.

Dans leur course effrénée vers ce qu’ils appellent le « développement » (concept creux auquel ils s’accrochent comme les moules à leurs roches), ces esprits qui sont persuadés qu’ils sont grands affublent les Africains de tous les maux, du bébé qui naît au moment où vous lisez ce billet, jusqu’à tous nos monarques, d’être un ramassis d’incapables qui passent leur temps à tendre la main vers l’Occident, même pour des questions de papier toilette.

Cependant, quand leur champion, DSN, sans la moindre vergogne, tend la main 367 jours sur 366 vers ce même Occident, ses thuriféraires se taisent.

Peut-on expliquer cette étrange attitude juste par la fameuse politique du ventre qui a pour un des principes de ne jamais parler lorsqu’on est en train de manger en même temps? Je ne sais pas. Dans tous les cas, je suis sûr que ces thuriféraires de DSN vont encore rentrer se cacher dans leurs souliers après avoir lu l’interview que ce dernier vient d’accorder au journal français Le Figaro…

La première salve du journaliste est sans équivoque: on est en pleine Françafrique et nulle part ailleurs. La Françafrique, ce pays annoncé n fois mort, par des officiels français et dont les nôtres (DSN, Ali Bongo Ondimba) disent qu’ils ne savent pas ce que c’est: Quand avez-vous alerté le président Hollande sur les risques mortels que courait votre voisin, la République centrafricaine (RCA)? Naïvement, je me dirais, ne connaissant pas la réalité françafricaine: Mais pourquoi le président du Congo, pays africain, devrait-il alerter François Hollande, président européen?

Question 2: La France n’aurait-elle pas dû, en mars 2013, stopper militairement la Séléka, avant qu’elle ne parvienne à Bangui?  Je me serais dit à ce niveau: Il y aurait donc des soldats français à Bangui?

Quand Le Figaro lui demande si la France devrait faire plus, DSN n’y va pas par quatre chemins et invite la terre entière à aller en RCA.

Comment un dirigeant africain, avec le passif que notre continent et le monde ont peut décemment lancer ce genre d’appels, encore? Je crois halluciner, tout simplement. Faut-il rappeler:

-          Le Congo-Kinshasa des années 60 avec l’assassinat de Lumumba?

-          La Côte d’Ivoire et tous les pauvres ivoiriens tués par l’armée française?

Dans cet entretien, on sent un certain volontarisme de la part du leader du PCT de faire quelque chose pour la RCA. Cependant, quand il dit que sur sa proposition, les États de la CEEAC (Communauté économique des États de l’Afrique centrale, regroupant 10 pays) ont décidé de donner 100 millions de $. Ce qui fait 10 millions/pays. Question du pauvre béotien que je suis: nos dirigeants sont-ils vraiment sérieux? Ils espèrent avoir quoi comme résultats avec une somme aussi maigre qui en fait est même de l’argent de poche chacun de nos présidents?

L‘entretien se termine par un vrai feu d’artifice qui ne peut que faire rigoler même moi qui revient d’une levée de corps d’un proche aujourd’hui car DSN dit, je le cite: – Il faut arrêter de croire que le destin de la France est d’être le gendarme de l’Afrique, de lui mettre sur le dos tous les problèmes. Il est grand temps pour les États africains d’assumer leurs responsabilités sur leur continent!

Vous riez? Moi non plus!

Ah! pour finir, je voulais dire qu’il suffit d’enlever le nom de DSN, de le remplacer par celui de n’importe quel prince françafricain et on trouvera exactement le même raisonnement avec les mêmes thuriféraires qui vont injurier les Africains mais se tairont devant les impérities de leurs dieux….

 

Obambe GAKOSSO, February 2014©

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*: Un lien vers l’entretien