Epurebere, adi ibo ya ndziya yo: le blog d'Obambé Mboundze Ngakosso

Kemet (l'Afrique), les Kamit (les Africains), leurs relations avec le reste du monde, les essais qui me frappent, etc., voilà les sujets de cet espace

16 février 2014

Drame du 04 mars 2012: Mention bien à Pierre Edoumba

Classé dans : Mention bien — Obambé Mboundze GAKOSSO @ 0 h 17 min

Le Congo est un drôle de pays.

Vraiment!

On peut y côtoyer des personnes éminemment diplômées de notre seule et unique université, bardées de diplômes obtenues en Occident, en Afrique de l’Ouest, en Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie) mais qui, lorsqu’ils se mettent à défendre le pouvoir, contre vents et marées, oublient tout ce qu’ils ont appris ou tout ce qu’ils ont prétendu apprendre.Vous aurez beau les mettre les plus grandes évidences, les meilleures au monde qui soient, ils sortiront les arguments les plus abscons pour défendre l’indéfendable. Tenez, j’ai encore croisé la parole avec un aîné, qui aura bientôt 60 ans et qui n’a eu de cesse de me répéter que le barrage d’Imboulou est une réussite totale alors que les ingénieurs et techniciens mêmes du projet en reconnaissent le fiasco. Juste un exemple: c’est après la construction du barrage que l’on pense à mettre des transformateurs! Je ne vais pas vous bassiner avec un langage technique ni technologique mais c’est comme si on avait fabriqué un humain et omis par exemple de lui faire une bouche, ou un nez! Bref…

Bien entendu, tout n’est pas mauvais au Congo ni en Afrique. Loin de là! Il y a ça et là des exemples de réussite et de succès sur lesquels je ne crache jamais. Et j’invite tous les jours les thuriféraires de nos régimes en place à mettre en avant les points positifs de leurs dirigeants bien aimés. Mais cela ne doit pas nous pousser dans un a-peu-prisme qui fera de nous des paresseux volontaires car il y a urgence!

Il urge de dire là où ça fait mal!

Il urge de tirer sans cesse ces sonnettes d’alarme que nos gouvernants oublient si tôt qu’ils sont aux affaires alors que la veille même, opposants ou pauvres hères, ils n’avaient pas assez e mots pour décrier les maux de nos sociétés. Et, le drame vécu par les Africains le dimanche 4 mars 2012 en est une des meilleures illustrations. Non seulement l’État congolais devrait être sévèrement jugé pour avoir entraîné plus de 1200 Congolais à la mort, mais en plus, il devrait être jugé pour avoir géré cette affaire de la plus piètre des façons.

C‘est l’objet de la mention bien du jour, que nous devons à la plume de Pierre Edoumba, que vous avez pris l’habitude de lire dans cet espace où je suis certes extrêmement loquace mais où je donne aussi la parole aux autres. Après avoir chanté, l’oiseau se tait pour écouter l’écho de son chant ou pour écouter un autre oiseau… Bonne lecture!

Obambe GAKOSSO, February 2014© 

PE

[PROSPECTIVES] – Une leçon de Sotchi à la sauce congolaise!

La ville de Sotchi était un lieu de villégiature de la nomenklatura soviétique puis des oligarques enrichis en pillant les ressources de l’URSS. Il fallait un bon prétexte à tous ces nouveaux riches pour s’accaparer les biens des autochtones et s’y installer à demeure. L’occasion fut toute trouvée avec les Jeux olympiques. Vladimir Putin est ses amis du parlement russe ont voté une loi sur les expropriations avec indemnisation des propriétaires. Nous savons tous aujourd’hui que certains propriétaires se retrouvent dans la rue car leurs maisons ont été rasées mais ils n’ont rien reçu en dédommagement comme le stipulait la loi. Quels rapports avec le Congo me diriez-vous ?
Au Congo, nous avons une habitude propre à tous ceux qui manquent d’idées… c’est de copier. Quand nos parents bâtissaient Ouénzé et Mpila pour en faire des lieux habitables, nombreux parents de ceux qui gouvernent aujourd’hui vivaient dans les villages et ne voyaient dans les villes que des lieux de perdition. Après avoir fait de cette savane une partie de la ville de Brazzaville, ces paysans passablement urbanisés voudraient s’en accaparer et il ne leurs manquait que l’occasion qui a été donnée par le massacre du 4 mars 2012. Maintenant, par cynisme, ils voudraient profiter de leur incompétence pour s’offrir les propriétés des habitants de ces quartiers. Sur Congosite, on a vu des annonces … « cherche parcelles à vendre à Ouénzé pour 60 millions » ; il y a aussi les déclarations du ministre des Grands Travaux qui affirmait sur le même site que Mpila ne pourra pas être reconstruit à l’identique etc. Un Etat assume ses responsabilités : on paye pour sa faute, on répare ce qui est réparable et on indemnise en fonction de ses responsabilités mais on ne fait pas à la place des propriétaires ! 
Pourquoi l’Etat congolais s’inspirerait-il de Sotchi ?
Il suffit de voir ce qui se passe à Ouénzé pour comprendre. Une partie est en reconstruction ou en réparation même si, comme à Sotchi ; le marché a été confié aux escrocs qui utilisent des matériaux non conformes comme l’a montré Télé-Congo. Si le Congo était un Etat qui respecte le droit, les entreprises auraient été choisies par les propriétaires suites aux indemnités payées et non par les officines occultes qui bâclent les travaux pour encaisser plus de clinquant. 
Une autre partie de Ouénzé est en friche, aucune tentative de réparation ou de reconstruction. Comme par hasard, c’est la partie qui part de ma maison familiale sur l’Avenue des trois martyrs pour atteindre le Lycée de la Révolution et continuer vers Mpila. Une zone qui comprend la maison familiale de François-Xavier Katali, Dr. Galiba, Zoniaba etc… On empêche les gens de reconstruire sous des prétextes fallacieux. Il est possible que l’Etat prépare une loi d’expropriation et d’indemnisation. Le compte-rendu du Conseil des ministres du 27 fev. 2013 donne une piste sur ce qui va être le sort des terrains de nos parents. La triple peine est intolérable : nos frères, sœurs et parents sont morts, on a reçu des bombes de Lissouba sur la tête sous prétexte que ces quartiers votent Sassou, les maisons détruites n’ont jamais été réparées par l’Etat. Le 04 mars de paisibles citoyens ont perdu la vie et tous les maigres biens dont ils disposaient ; il va falloir ajouter l’expropriation éventuelle mais combien vaut tout ce qui a été perdu ?
Les questions qui se posent alors sont les suivantes : les indemnisations des familles seront-elles faites par les mêmes qui ont dirigé les 3 millions et les reconstructions? Si oui Sotchi n’est pas loin, nombreux vont se retrouver sans terrain et sans rien mais expropriés. Faut-il faire comme les enfants de Poto-poto pour convaincre l’Etat que l’appétit immobilier des hommes aux pouvoirs est mortifère ? La lutte héroïque avait conduit à la défaite du gouvernement qui a fini par aller construire ses maisons à Bacongo. On a l’impression que les terrains militaires des camps de l’Intendance, du régiment blindé, des Travaux-Publics, les logements militaires, lycée de la Révolution et du CEG Gampo Olilou situés dans cette zone ne suffisent pas. Il faut en plus exproprier les pauvres citoyens de Ouénzé et de Mpila ! On sait qui occupe les maisons SOPROGI à Moukondo, à Nkombo et ailleurs et je parie que ce sont les mêmes qui viendraient éventuellement à Ouénzé. Une dernière question : que vaudrait une éventuelle loi d’expropriation votée par des députés godillots nommés par le parti au pouvoir dans un Etat qui ne respecte aucune règle de droit en matière de responsabilité civile ?

Pierre Edoumba, February 2014©

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