Pablo Escobar et les bandits africains
Qu’est-ce qu’un bandit ? Dans quel cadre peut-on parler de banditisme ?
J’ai relevé ces deux définitions pour essayer de vous partager ma réflexion de ce jour.
Le Larousse nous en donne trois :
- Individu qui se livre, seul ou en bande, à des attaques à main armée ;
- Homme malhonnête, sans scrupule ;
- Familier. Mauvais sujet (sert pour apostropher un enfant insupportable).
Linternaute nous en donne deux :
Ce même Linternaute est tellement sympa qu’il nous donne 22 synonymes du mot bandit : assassin, brigand, canaille, coquin, crapule, criminel, flibustier, forban, fripon, gangster, gredin, hors-la-loi, malandrin, meurtrier, misérable, requin, routier, sacripant, scélérat, vaurien, voleur, voyou.
J’ai suivi samedi après-midi sur une chaîne de sports une excellente émission intitulée « the two Escobars », où il était fait un parallèle entre Pablo Emilio Escobar Gaviria dit Pablo Escobar (1949-1993) et Andrés Escobar Saldarriaga dit Andrés Escobar (11967-1994). Les deux étaient des citoyens colombiens qui connaîtraient des destins tragiques. Si le second était un talentueux footballeur qui sera assassiné et pleuré par toute la population colombienne, le premier s’est illustré une bonne partie de sa vie par le trafic de drogue, des assassinats, des enlèvements etc.
Lui, il méritait vraiment le titre de bandit.
Lorsque sa mort fut annoncée en 993, je me souviens qu’avec certains amis, nous en avions abondamment discuté car il a eu un destin qui mérite de s’y arrêter ne serait-ce que le temps de refaire le monde.
Voilà un homme né dans la pauvreté, qui a grandi dans la pauvreté, qui s’est enrichi grâce à tous les crimes qu’il a commis, mais qui n’a jamais oublié d’où il venait et, aussi curieux que cela puisse paraître, a passé une partie de sa vie à aider les pauvres.
Il leur a construit des écoles.
Il leur a offert des maisons décentes, surtout dans des bidonvilles.
Il leur a construit des routes.
Il leur a construit des hôpitaux.
Il leur a payé des soins.
Il leur a construit des terrains de football afin qu’ils ne jouent plus seulement dans les rues.
Á sa mort, la classe politique ne l’a pas pleuré (et pour cause ! il était un de leurs ennemis, bien qu’il sera lui-même élu du peuple à la Chambre des représentants). Mais le peuple lui, n’oubliera pas tout le bien que cet homme lui a fait durant des années.
La cocaïne, je n’en ai jamais vu, bien que je sois conscient du fléau que cela représente. Escobar (Pablo) ne peut décemment pas être mon verre de ntsamba (vin de palme), mais j’ai souvent fait un parallèle entre lui et les bandits qui, chez nous, sur le continent, disent qu’ils font de la politique.
Reportons-nous aux définitions que j’ai reprises plus haut pour bien se rendre compte que je ne suis pas dans le fantasme mais bien dans la réalité.
Cependant, alors que les bandits africains allaient acheter des hôtels particuliers en Europe, des pavillons, des appartements, Escobar (Pablo), lui, il construisait chez lui pour le peuple.
Tandis que chez nous, ces bandits se moquent du peuple en faisant ce qu’ils appellent des « dons » (une houe ici, un seau par-là, une case appelée école plus loin), lui, il a construit du durable qui lui a survécu en très grande partie et surtout, offert un peu (beaucoup ?) de dignité à son peuple.
Les bandits africains qui disent faire e la politique devraient lire autre chose que les textes à leur gloire et regarder d’autres vidéos que celles où on leur dit tous les jours qu’ils sont chacun les génies de ce siècle, des siècles passés et des siècles à venir.
Bon dimanche à vous !
Obambe GAKOSSO, January 2014©