Nzwamba Simanga, ou l’intelligence au service du continent
L’intelligence n’est pas la chose la mieux partagée au monde.
Je n’invente rien en disant cela, bien au contraire : c’est une porte largement ouverte que j’enfonce en ne me faisant même pas mal à mon épaule.
La mort de Madiba Mandela nous en a encore donné l’illustration, pour celles et ceux qui auraient encore une once de nanomètre de doute à ce sujet.
D’une part, nous avons eu les dirigeants occidentaux, sans la moindre honte, qui se sont jetés comme des morts de faim sur les obsèques de l’enfant de Mvezo, alors que leurs pays l’ont combattu toute sa vie, en tout cas, tant qu’il faisait partie des méchants. La décence eut voulu qu’ils s’abstinssent tous de dire le moindre mot et de montrer leurs bobines en Afrique du Sud. Hélas ! il leur a manqué l’intelligence d’être cohérents avec eux-mêmes. Mais ça, nous y sommes habitués depuis des lustres avec ce comportement.
Il y a aussi les anti-Mandela primaires, ethnie créée artificiellement grâce à la magie d’Internet.
Internet, c’est ce truc qui permet à chacun de nous, en haut de son clavier, devant son écran, d’injurier qui on veut, quand on veut et comme on veut. Et le must, c’est qu’internet permet à monsieur Jean-Pierre Suka ya ba Zoba de prendre un nom typiquement africain et de sortir toutes les injures et insultes qu’il a du mal à utiliser au quotidien.
Dieu merci, l’élite africaine n’est pas composée en majorité de ces courageux anonymes qui adorent le caniveau et, aujourd’hui et les diffamations, sans parler des anachronismes. C’est ainsi que j’ai fait le choix de vous présenter un d’entre eux aujourd’hui, dont nous pouvons être fiers, et je pèse mes mots.
Il s’agit de Nzwamba Simanga, chercheur africain résidant au Canada qui abat un travail considérable sur notre histoire, notre sociologie et notre politique, pour ne parler que de ces trois domaines fondamentaux, sur lesquels nous avons tant et tant à faire comme travail, au lieu de perdre du temps dans des injures qui n’honorent ni ceux qui les balancent à longueurs de posts et de prétendus articles (on a tous des blogs, moi y compris).
Pour être précis, c’est un talk d’une heure et quarante-sept minutes que je vous mets en ligne, réalisée en compagnie de Louise Uwacu, elle aussi Africaine résidant au Canada.
L’intitulé est clair et sans équivoque : L’énigme Mandela.
Oui, c’est une énigme et Nzwamba Simanga se distingue de certains d’entre nous en faisant des analyses issues d’un paradigme africain et de rien d’autre. Il n’aime pas Mandela parce que c’est un héros africain ou prétendu tel.
Il ne déteste pas Mandela car les Occidentaux sont subitement tombés sous le charme de ce vieillard.
Il n’aime pas Mandela parce que les Occidentaux nous ont dit que quitter le pouvoir au bout d’un mandat garantit les portes du paradis de Yahwé et d’Alah.
Il ne déteste pas Mandela car il y a trop de pauvres en Afrique du Sud.
Il parle de Mandela, avec ses insuffisances et ses forces. Bref ! ce que l’on attend d’un homme simplement, qu’il critique et qu’il fasse la part des choses.
Mandela n’a jamais demandé un statut de saint. Ceux qui l’ont sanctifié hier quand il était en prison sont les mêmes qui le maudissent et lui attribueront tous les malheurs de l’Afrique du Sud. Même dans 1001 ans.
Allez, suivons-le et apprécions.
http://www.spreecast.com/events/ui-talk-live-l-enigme-mandela
Obambe GAKOSSO, December 2013©