Mort de Mandela, l’UNESCO aussi dans le bal des faux-culs
Avec la succession des décès qui a touché le continent (Tabu Ley le 30 novembre puis Madiba Mandela le 05 décembre), j’alterne des billets et des vidéos d’hommages* à ces deux illustres fils de notre continent. Après avoir distribué de bons points et rhabillé pour quelques hivers dirigeants, journalistes, analystes et autres élites occidentales, j’aimerais concentrer mon tir aujourd’hui sur une vieille institution qui m’horripile au plus haut point.
Il s’agit de l’UNESCO (United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization). Cette vieille institution (née il y a 68 ans) qui n’a rien de vénérable a aussi pris sa place au bal des faux-culs qui danse sur le cadavre de Madiba Mandela et qui a même commencé à le faire bien avant. Et, elle a tellement bien pris sa place à ce bal qu’elle a doit occuper une place énorme, empêchant même certains de danser à leur guise.
Pour celles et ceux qui sont fâchés contre la langue de Benny Hill, il sied de rappeler que l’UNESCO est une organisation du système nébuleux et pas vraiment recommandable des Nations Unies qui a la charge de l’Éducation, de la Science et de la Culture, à travers le monde, au sein des pays qui en sont membres. Je ne sais pas ce que nos enclos coloniaux y gagnent mis à part de hauts fonctionnaires grassement payés, les poches pleines de moult avantages.
Pour mémoire, citons les noms des directeurs de cette maison lézardée, depuis sa création, soit trois avant la mise en place officielle de l’apartheid:
- Jaime Torres Bodet, Mexicain (1948-1952);
- John Wilkinson Taylor, Américain (1952-1953): ce dernier fut juste intérimaire;
- Luther Evans, Américain (1953-1958).
Je m’arrête à ces trois-là, en signalant qu’il y a eu depuis lors six autres dirigeants. Pourquoi 1958? Parce que la République Sud-Africaine a quitté cette structure en 1956. Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, ce pays alors dirigé par des nazis n’avait pas été expulsé, non, pas du tout. Ce pays a quitté l’UNESCO de lui-même; Pourquoi? Parce que les dirigeants sud-africains estimaient que des publications de l’UNESCO au sujet de sa politique raciale étaient de l’ingérence dans des affaires intérieures…
Alors, quand je vois que, en ce moment, sur le site officiel de l’UNESCO, il y a un hommage pour Mandela, je me dis que ce monde est vraiment merveilleux et que nous, Africains, avons plus que jamais intérêt à créer nos propres structures pour s’occuper de notre éducation, de notre culture et de notre histoire!
Obambe GAKOSSO, December 2013, ©
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*: Depuis la publication du billet hommage à Mandela, j’ai reçu des messages en privé me demandant ce que l’illustre disparu avait bien pu faire de bon pour notre continent. Mon silence a été, je pense, la meilleure des réponses à cette question d’une (je me tais)
Excellent billet, court, concis, clair, tout est dit Obambé, une fois n’est pas coutume, pas une pique à moitié ironique à faire….
Pour ce qui concerne la partie suivant l’astérisque, as tu fini ta phrase ? Le silence ? Tous tes billets concernant Mandela parle d’eux-mêmes, et s’il y’a une personne qui a montré à ce continent entier ce que les mots courage, abnégation et exemplarité signifie c’est bien lui….Prêcher par l’exemple vaut plus que tout. Ceux qui ne le comprennent pas, tu ne peux rien pour eux mon ami.
Grace