« Monsieur le ministre, comment peut-on s’unir quand mon enfant, mon mari et moi mourons de faim? »
Quand j’ai ouvert mon premier blog en novembre 2008, certains ont eu peur pour moi. Pour ma vie. Pour les miens qui sont au bord du Congo. La peur nous habite tellement que même quand on essaie de dire simplement sa vérité (à défaut de la vérité), les gens se mettent à trembler.
Parmi celles et ceux qui tremblent, ou qui prétendent avoir peur pour moi, il y en a qui profitent tellement du système et qui en réalité ont peur que ce système ne s’écroule car sans ce système, ils vont tout perdre, en plus de leur honneur et de leur dignité déjà vendus aux chiens0.
Je dis sans cesse à celles et ceux qui désespèrent qu’il faut sécher les larmes et bien regarder vers notre continent car il y a des hommes et des femmes de valeurs qui eux et elles n’ont pas du tout froid aux yeux et, au péril de leurs vies, disent leur fait aux nantis et autres puissants qui les tondent pire encore que des moutons, qui les volent pire encore qu’Ali Baba et ses 40 voleurs. Il y en a qui perdent leurs boulots aussi. Mais ils demeurent constants dans leurs convictions. On ne parle pas assez de ces braves gens, et nous nous contentons bien trop souvent dire qu’il n’y a personne pouir relever le défi de renverser la table.
Certains, au sein de la diaspora africaine sont même persuadés d’être des héros alors que pendant que leurs frères et sœurs sur le continent se battent avec des groupes électrogènes, eux sont au chaud dans leurs appartements, après avoir mangé leurs semoule et du poulet fumé. Ils sont persuadés, tel le Christ, que le salut des Africains passera obligatoirement par eux, car eux, vivant en Occident sont forcément meilleurs que ceux qui sont demeurés sur le continent. En fait, sur cette base, ils ressemblent trait pour traits à ces colons qui, hier, arrivaient chez nous, persuadés qu’ils avaient non seulement la science infuse, mais qu’en plus, il était de leur devoir de nous apporter la lumière, comme si nous ne savions pas ce que c’était…
Pauvres de nous !
Les Africains de la diaspora doivent se mettre une bonne fois pour toutes dans la tête ue les vrais héros, nos vrais héros sont sur le continent et non pas ailleurs.
En hommage à toutes ces femmes, tous ces hommes qui jamais ne baissent les bras pour nourrir leurs enfants et mener une vie digne, j’offre cette vidéo (très courte), d’une femme de l’enclos colonial appelé Togo qui, devant un ministre, a dit ce qu’elle pense.
Avec ses tripes.
Avec son cœur.
Est-elle encore vivante ? Je ne sais pas. Mais le plus important est que son message ait été transmis. Nous ne les oublierons jamais… Bonne visualisation !
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=kAcZajM6N24
Obambe GAKOSSO, November 2013