Epurebere, adi ibo ya ndziya yo: le blog d'Obambé Mboundze Ngakosso

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27 septembre 2013

Mort de Jacques Loubelo, Rufin Hodjar jette un pavé dans la mare

Classé dans : Epur'ebere donne la parole — Obambé Mboundze GAKOSSO @ 9 h 09 min

Hier, j’annonçais à ceux et celles qui ne le savaient pas encore, le décès de Jacques Loubelo, artiste de très grand talent. Malgré la création de l’IAD (Industrie africaine du disque) dans les années 80, on ne peut pas dire que les musiciens congolais dans en grande majorité aient vécu de leur art. D’ailleurs, l’IAD est morte de sa belle mort il y a belle lurette, rejoignant la cohorte des entreprises que les Congolais et leurs « partenaires » occidentaux ont détruites bêtement…

Qui mieux qu’un artiste pour parler des artistes? Qui mieux qu’un peintre pour nous évoquer la vie, les journées, les soirées d’un peintre? J’ai apprécié hier le petit coup de gueule poussé sur un réseau social par Rufin Hodjar, artiste-musicien qui pratique la salsa et que nous connaissons bien sur cet espace. Les artistes-musiciens devraient vraiment lire ce court texte car nos autorités ont prouvé depuis longtemps qu’elles n’ont pis que pendre de la leur vie. Nombre de nos artistes, malgré un talent reconnu, ne vivent pas de leur talent. La musique est souvent une activité annexe, plus un loisir qu’autre chose. Si à côté, ils n’ont pas un métier avec un revenu régulier, c’est la clochardisation assurée. On en connait certains qui sont obligés de s’exiler en Europe, histoire de ne pas mourir de faim.

Le piratage, n’en parlons même pas: cela fait des décennies que nos artistes-musiciens le subissent. Et comme souvent, les autorités sont aux abonnés absents: pis que pendre, je vous dis… Ils sont prêts à mettre des centaines de milliers voire des millions de francs coloniaux pour avoir droit à des mabanga de la part de bruiteurs, mais ne créent aucun cadre juridique ou autre, afin que les artistes-musiciens ne soient point des mendiants, mais qu’ils fassent simplement leur job et en tirent les bénéfices.

Dans un taxi à Mfoa, l’an dernier, j’ai appris que chaque chauffeur devait payer 12.000 francs coloniaux au BCDA (Bureau congolais des droits d’auteur):  comment cet argent est-il réparti? Aminata Dramane Traoré, après son expérience de ministre de la Culture et du Tourisme sous la présidence d’Alpha Oumar Konaré, avait conclu que son ministère était une coquille vide: inutile d’être un génie pour comprendre qu’au Congo, on peut tirer, aisément, la même conclusion…

Obambe GAKOSSO, September 2013©   

Les artistes congolais doivent apprendre à se prendre en charge, nous ne devons pas croiser les bras et attendre tout de l’État qui d’ailleurs a montré ses limites et son incapacité à régler nos problèmes.

Une désorganisation totalement manifeste règne parmi les artistes congolaises de Brazzaville. Les AÎNÉS sont en train de mourir à petit feu, de quelle manière allons-nous prendre le relais pour gérer leur héritage ? Je me pose bien la question. Le Doyen Jacques LOUBELO est parti, qu’allons-nous faire et comment allons-nous nous organiser pour ses obsèques ? L’on va encore attendre l’aide de l’État par le biais de son ministère de la Culture les bras croisés et en faisant le « matalana » à la veillée ?

Lorsqu’on sait l’individualisme qui règne au sein des musiciens congolais de Brazzaville, l’on ne s’attendra pas à grand-chose. Face à cela l’on doit réfléchir sérieusement pour créer une organisation, une mutuelle qui prendra entre autres la charge de musiciens en cas de décès, maladies et autres besoins.

L’État a montré son incapacité à nous aider alors, oublions le! car si aujourd’hui le musicien congolais ne vit pas de son œuvre c’est en partie à cause son incapacité, je dirai même à cause de  sa mauvaise foi car il n’a pas pu nous protéger, en luttant efficacement contre certains vautours. Sa complaisance vis-à-vis des pirates qui ne cessent de spolier nos œuvres en les bradant à un prix plus que dérisoire, est une situation intolérable et inadmissible qui pousse à la révolte !

Il est vrai que nous allons verser des larmes, car Papa Jacques LOUBELO est parti, mais il n’en demeure pas moins vrai que nous devons réfléchir sur notre avenir en prenant des décisions responsables pour éviter d’être des éternels « béquillards »

El salsero caliente RH

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