Epurebere, adi ibo ya ndziya yo: le blog d'Obambé Mboundze Ngakosso

Kemet (l'Afrique), les Kamit (les Africains), leurs relations avec le reste du monde, les essais qui me frappent, etc., voilà les sujets de cet espace

12 septembre 2013

Africain, tu n’es pas ce que l’on veut te faire croire

Classé dans : Mention bien — Obambé Mboundze GAKOSSO @ 9 h 29 min

Les deux hommes dont je vais vous parler aujourd’hui n se sont peut-être jamais rencontrés. Je ne le jurerai pas, mais je n’en suis pas loin…Ils sont tous les eux nés sur le continent africain, dans le même pays.

Africain, tu n'es pas ce que l'on veut te faire croire dans Mention bien index-300x152Le premier (appelons le Songolo), je ne l’ai même jamais rencontré. J’en avais juste entendu parler. C’est dire à quel point cela m’a marqué. Nous étions étudiants à cette époque, à la faculté des sciences de l’Université Marien Ngouabi. Je rendis visite un jour à une collègue qui habitait Mpila, un quartier du Nord-Est de la capitale. C’est elle qui me parlera de ce gars que je pris pour un phénomène, à cette époque.

Comme dans la plupart des pays africains, à cette époque, les étudiants n’étaient pas parmi les populations les plus aisées. Songolo était à cette époque étudiant en deuxième année de physique-chimie et il encadrait des élèves de lycée en maths, physique et chimie. Parmi ses élèves, il y en avait un qui vraiment ne comprenait rien à rien et était de ce fait un véritable goulot. Parmi ses élèves, il y en avait un qui vraiment ne comprenait rien à rien et était de ce fait un véritable goulot d’étranglement. Or, ses parents, malgré la crise économique très forte qui nous frappait (les traitements des fonctionnaires accumulaient des retards extraordinaires) non seulement avaient des moyens financiers intéressants, mais en plus, payaient d’avance. Quelle ne fut pas leur surprise de recevoir un jour la visite de ce jeune étudiant qui leur rendit leur argent (un trimestre payé d’avance) car, leur dira-t-il, « Je n’ai pas les compétences pour encadrer votre fils. Il lui faudra sans doute un autre encadreur. » Même ces pauvres vieux, je doute qu’avant cette scène extraordinaire, ils aient déjà vécu une chose pareille…

Le deuxième homme dont il est question dans ce billet est un enseignant-chercheur exerçant en Europe. Il enseigne une science dite sociale. Cela fait des années qu’l enseigne et la première fois que nous avons abordé ce sujet, il me fit part de sa déception concernant le niveau de ses étudiants. Il ne parlait pas alors de connaissances dans son domaine, mais déjà du niveau de français, tellement bas qu’ils ne pouvaient qu’avoir le plus grand mal à comprendre ses enseignements. Enseignant dans une université, il avouera qu’à la demande de la hiérarchie, il faut sans cesse baisser le niveau, être très souple lors des notations etc.

Comme beaucoup d’enseignants, notre ami (appelons-le Kingani) donne des cours en dehors de l’Université. C’est ainsi qu’il bénéficiera d’un autre contrat pour enseigner des bac+2 dans un centre de formation. Là, il me dira, « Non, je n’en peux plus ! C’est trop dur. Le niveau n’y est pas non plus. Je craque et vais donc m’arrêter pendant la période d’essai…

Dans les deux cas de figure, nous avons affaire à deux natifs du continent. Tous les deux sont passionnés de transmettre leur savoir. Songolo et Pakala ont de l’argent pour faire leur boulot. Ils auraient pu se contenter de se remplir les poches, mais ils y ont renoncé car ce n’était tout simplement pas tenable pour eux.

On vous dit souvent que l’Africain est (devenu) cupide. Il y en a en effet !

Combien de fois n’avez-vous pas entendu qu’il était un gros paresseux ?

Certains Africains sont même persuadés, à force de voir des dirigeants malhonnêtes se succéder au pouvoir qu’il n’est pas possible de trouver une once d’honnêteté en nous.

Comme nous ne manquons guère d’esprits tordus, il s’en trouvera deux ou trois pour me dire que « Les bons Africains sont ceux qui vivent en Occident car « il y a des lois dans ces pays » et bla-bla ! Pourtant, Songolo a bien agi sur le continent, et Kingani aura un comportement extrêmement digne. Les deux ont voulu demeurer en adéquation avec leurs convictions.

Combien parmi nous sont capables d’en faire autant ? Je ne sais pas, mais je puis dire avec certitude que les Africains ne sont pas les êtres qu’ils croient être…

Obambe GAKOSSO, September 2013

3 réponses à “Africain, tu n’es pas ce que l’on veut te faire croire”

  1. Grace Bailhache dit :

    De retour pour la suite et fin de mon petit rattrapage sur ton blog Obambé. Hier j’ai été interrompue par un petit malaise et me revoilou….Je reviendrais dans la semaine poursuivre ma visite, sauf nouvel incident. SouRIRES !!

    A présent ton texte…J’adore la fluidité du récit qui permet au fond d’abord une problématique sérieuse sous une forme plus ou moins romancée.

    En revanche, si la marketeuse en moi dis oui au titre, qui est excellent pour attirer l’attention, je ne suis absolument pas fan de ce genre de généralités qui consistent à mettre tout le monde dans le même panier. SIC !

    Ceci étant dit, j’ai cru noté que le dénommé Kingani devient ensuite Pakala, aurais-tu changé d’avis en cours de route ou bien t’ai-je mal lu ?

    Pour finir, merci pour cette belle évasion instructive qu’offre ton blog…

    A bientôt

    Grace

    • Grace
      Malaise ? Oh ! là !!! Attention aux mots et aux maux, hein !!! On a encore besoin de toi…
      Bon, content que tu t’en sois remise, ce qui me fait dire qu’il était bénin, ce malaise, même s’il n’a pas eu lieu à Cotonou.
      Je te rassure : il n’y aura pas de nouvel incident, car nous savons besoin de tes commentaires savoureux et très instructifs.
      J’adore la fluidité du récit qui permet au fond d’abord une problématique sérieuse sous une forme plus ou moins romancée. Thank’s.
      (…) si la marketeuse en moi dis oui au titre, qui est excellent pour attirer l’attention Hum, je suis gâté. Thank’s again !
      je ne suis absolument pas fan de ce genre de généralités qui consistent à mettre tout le monde dans le même panier. SIC ! Hem ! là, j’ai besoin de tes lumières pour mieux te comprendre et mieux te répondre.
      Ceci étant dit, j’ai cru noté que le dénommé Kingani devient ensuite Pakala, aurais-tu changé d’avis en cours de route ou bien t’ai-je mal lu ? Non, Grâce. En fait, Kingani, Songolo, Pakala sont un peu les équivalents des Dupont, Durand et Mme Dugenou de chez nous. Monsieur et Madame tout le monde en fait. Je me suis emmêlé les pinceaux, ce qui peut être assez déstabilisant. Je vais m’empresser de corriger cela.
      Merci pour ta vigilance !

      Pour finir, merci pour cette belle évasion instructive qu’offre ton blog… Muchas gracias, Señora !

      @+, O.G.

  2. songolo marie dit :

    Bonjour,

    c juste le nom songolo qui retient mon attention ! C également le nom de mon grand-père et arrière grand-père ! Ce dernier est arrivé à la Réunion (île appartenant à la france dans l’océan indien, et pas loin de madagascaqr)vers 1856.
    Je recherche tout simplement des informations dur ce patronyme.
    D’avance, merci pour votre aide éventuelle !

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