La Pax Occidentalis n’est pas pour nous
On ne le dira jamais assez : il faut sans cesse se méfier des belles paroles. Surtout celles qui sont prononcées par celles et ceux qui se parent des costumes d’humanisme.
Nous devons sans cesse nous méfier des gens qui veulent faire notre bonheur. Surtout quand c’est en nos lieu et place.
Ça craint, le plus souvent.
Et l’histoire de l’humanité, qui ne ment pas, nous rappelle sans cesse que cela se termine souvent mal.
Cela se termine souvent mal, rarement pour les bienfaiteurs autoproclamés, mais plutôt pour celles et ceux à qui ces supposés bienfaits sont destinés.
L’histoire adore repasser les plats, on le sait, mais on n’a trop tendance à ne pas s’en souvenir. Ainsi sont faits les humains : ils oublient un peu trop vite.
Á l’heure de taper ces lignes, je doute que le moindre coup de canon officiel de la part des armées occidentales ait été frappé en direction de la Sūrriyah (la Syrie en arabe). Mais bon, le degré de folie de certains est tellement énorme, depuis la nuit des temps…
Je vous rassure tout de suite. Je sais que la majorité des lecteurs de cet espace sont plutôt d’extraction africaine et ne sont pas habitués à ce que je parle des rapports entre l’Occident officiel et le monde arabe (officiel aussi). Mais ce que cet Occident est en train de faire vivre à la Syrie (directement) et au monde arabe (indirectement) est, à bien des égards, sensible à ce que sont nos rapports (nous, Kamit), avec ce même Occident.
Je parlai plus haut de coups de canon « officiels » de la part de l’Occident, car ne soyons pas dupes. Tout le monde sait pertinemment que ceux que l’on appelle si gentiment, les « rebelles » syriens sont armés en partie par ce même Occident. Pourquoi ? Pour déloger le président syrien, Bashar al-Assad. Pourquoi le déloger, lui ? Je n’ai évidemment pas les raisons intrinsèques, mais je pense que cela s’inscrit dans les éternels jeux d’alliance qui existent ça et là, qui se font et se défont, aussi bien en politique intérieure que dans le cadre des relations bilatérales et multilatérales. Pour la petite histoire, Français et Britanniques occupèrent ce pays, contre le gré des Arabes, évidemment, une petite partie du vingtième siècle. Quand Hafez al-Assad (le père de l’actuel président), lui et l’Occident filaient le parfait amour. Quand l’heure de son fils sonna (juin 2000), il en fut de même.
Comme d’habitude, c’est le même Occident qui distribue les brevets de dictateur et de non-dictateur. C’est ainsi que l’allié de lundi devient comme par magie l’ennemi de mardi, pour redevenir l’allié du mercredi. Dommage que la schizophrénie ne se soigne pas.
Ce que l’Occident appelle « Guerre civile syrienne » a débuté en 2011, au moment où l’Occident (encore, déjà et toujours lui), utilisait des lunettes diverses pour observer et juger les fameux Printemps arabes. Contrairement à ses frères arabo-musulmans (Zine el-Abidine Ben Ali 75 ans à l’ époque, Mohammed Hosni Moubarak 83 ans), al-Assad fils, né en 1965, tiendra bon, donnant du fil à retorde aux rebelles.
L’Occident a tout fait, tout dit, tout essayé : en vain. En 2011, la Russie et la Chine ont montré aux Africains qu’ils n’en avaient rien à foutre des Africains en ne se mêlant aucunement au sort des pauvres Ivoiriens qui, non contents de se faire canarder et de se faire bombarder par la canonnière française, virent leur chef de l’État, Koudou Gbagbo, se faire déporter à La Haye, comme dans la grande tradition du trafic négrier qui dura quatre siècles. Cette fois, ils nous donnent l’impression de ne pas vouloir que ce genre de scénario se répète. Ils ne veulent même pas, apparemment, qu’al-Assad subisse le même sort que le Bédouin Mouammar al-Kadhafi, qui lui ne sera pas déporté, mais massacré par les balles occidentales.
Résultat des courses, cette ONU (Organisation des Nations unies) qui en fait ne sert à rien, si ce n’est à servir les intérêts de ses vrais membres (encore l’Occident), est incapable d’envoyer des troupes à Damas ou aux alentours car deux pays expriment leur droit de veto : la Chine et la Russie. L’Occident, qui décidément, a horreur qu’on lui tienne tête, a vraiment tout essayé : mensonges, médisances, calomnie etc. En vain, la pilule ne passe pas. Elle est passée à une étape supplémentaire en accusant l’armée syrienne d’avoir bombardé la population civile avec des armes chimiques. Je n’en sais rien mais je me suis alors demandé pourquoi al-Assad n’était pas accusé d’anthropophagie, de zoophilie, de gérontophilie, de vol à l’étalage et d’avoir assassiné Jésus Christ par-dessus le marché ?
Question à 1.000.000.000 d’écus : qui fabrique les armes chimiques ? Comment expliquer que l’usage des armes chimiques soit interdit et que dans le même temps, leur fabrication a cours ?
Les dirigeants occidentaux ont-ils vraiment toute leur tête quand ils prennent certaines décisions et quand ils s’expriment publiquement ? Il y a de quoi se poser cette question. Je vais même plus loin en me disant que les psychiatres et autres psychanalystes que l’on trouve dans les quartiers de Washington D.C., de London et de Paris gagneraient à se faire connaître de ces gens car ils ont dépassé depuis longtemps le stade du ridicule… Marcus Garvey, en expliquant pourquoi il disait Race first, expliquait qu’en allant à l’hôpital, n’importe qui se souciait d’abord des malades avant de ses soucier des médecins qui, pourtant, pouvaient eux aussi être malades. En pensant à lui, j’ai de la peine pour ces dirigeants qui sont persuadés sur des bases qu’eux seuls savent et maîtrisent, qu’ils ont le devoir de semer mort, souffrance et désolation partout où c’est possible, mais le plus loin de leurs logis.
Ces mêmes armes chimiques qu’ils accusent le président syrien d’avoir utilisé contre sa population, des indices plus ou moins concordants accusent pourtant les rebelles de les avoir utilisées contre d’autres Syriens. Mais apparemment, eux, vu qu’ils sont du bon côté, ils ont le droit de les utiliser. Pourtant, il y a un homme qui a sa statue en plein London, capitale politique d’Angleterre et du Royaume Uni et qui est considéré dans ce pays comme un héros national. C’est dire… Il a été officier dans la RAF (Royal Air Force) pendant la guerre ethnique européenne appelée seconde Guerre mondiale. Outre le fait que les Allemands lui doivent d’avoir fait raser la ville allemande de Dresden, le 13 février 1945. Avant de réaliser cet « exploit » qui, à ce moment-là ne servait plus à rien, vu que le régime nazi était mort et quasiment enterré, cet homme s’était déjà remarquablement distingué 24 ans plus tôt, en 1921, en balançant du gaz moutarde les rebelles chiites en Iraq.
L’actuel pouvoir britannique doit vraiment remercier le bon Dieu qui, en l’occurrence prouve qu’il est amour car en 1921, il n’y avait ni téléphone portables, ni CNN, ni tous ces sites Internet qui nous montrent tout, même depuis le fin fond d’une yourte en Mongolie. Que dirait donc ce monde en voyant des images de chiites totalement « arrangés » par la brillante et glorieuse armée britannique ?
Les vieilles habitudes ont vraiment la vie dure. Il est un fait que l’Occident ne peut vivre sans guerre. Ce n’est pas possible de la part de ces dirigeants qui sont parmi les plus gros fabricants et vendeurs d’armes de guerre au monde. ils ont sans cesse besoin de tester leurs armes, de les utiliser comme il se doit et d’en vendre par la suite. On l’oublie trop souvent mais après avoir détruit un pays, il faut le reconstruire ou au moins tenter de le faire. Et qui c’est qui rafle les grands marchés publics ? Les boîtes européennes. Les armées locales étant détruites, il faut les remettre sur pieds. Et qui c’est qui va les « équiper » ? Devinez…
Plus que jamais, les Africains doivent comprendre que la Pax Occidentalis n’est ni une alternative ni une option pour nous : elle est à rejeter de toutes nos forces possibles et nous en avons les moyens, contrairement à cette stupide idée un peu trop répandue parmi les Africains dits francophones qui ont une peur pathologique
Obambe GAKOSSO, August 2013 ©
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* : Une vraie escroquerie car plus de la moitié des pays arabes n’étaient pas du tout concernés par ces manifestations qui connaîtront des fortunes diverses
Leur adversaire, plus que la Syrie, c’est l’Iran. Israël et les monarchies pétrolières du golfe ont une peur bleue des Perses. L’objectif ici est d’isoler l’Iran. Si la Syrie tombe le Hezbollah suivra, ce qui laissera champ libre aux Israéliens au Liban. L’Iran se retrouvera tout seul comme dans une clairière et sera une proie beaucoup plus facile. Au passage ils auront pris possession du pétrole syrien, et viseront celui de l’Iran. Comme l’a dit Hassan Nasrallah » il n’y a que les imbéciles qui restent les bras croisés quand le danger s’avancent eux. » Les Iraniens et le Hezbollah, j’en suis sur, ne sont pas des imbéciles. C’est peut-être pour cela que les occidentaux tergiversent encore…
Galebahi,
Bien vu! Je ne rajoute rien, je ne retranche rien!!!
Bien vu!
@+, O.G.
Bambi!
Si tu ne rajoutes rien à ce que Galebahi a dit, pourquoi tu ne l’as pas dit dans ton texte?
En passant.
En passant,
Merci de refaire surface dans le coin.
Tu sais bien que l’on ne peut tout dire dans un article et de plus je voulais le découper en plusieurs. Mais bon, je voulais surtout m’adresser à mes frères et soeurs.
@+, O.G.