Le Congo et les sorciers « blancs »: o tempora, malae artes*
Les Françafricains (du continent africain) adorent la France plus que leurs pères, mères et enfants réunis. On le sait. Ils ont damné depuis longtemps leurs âmes pour la France, à tel point que la moindre critique, émanant d’un Africain, de ce système (qui, selon eux, évidemment, n’existe pas) peut donner lieu à une saison de machettes.
Et quand nous avisons d’émettre la moindre critique à l’égard de leur mère-patrie (la France, of course !), ils deviennent plus fous encore et insultent ces « Nègres qui sont incapables de faire quoi que ce soit et qui pensent que le Blanc est responsable de tout. » Ce sont leurs mots, leurs pensées et leurs idées. Cependant, quand nous reprenons les critiques que les Français eux-mêmes (journalistes, observateurs, experts, spécialistes etc.) font vis-à-vis de leur propre pays (la France), là, ils se taisent. Pourquoi ?
La réponse est à trouver dans l’inconscient collectif même de ces Africains qui sont incapables de se débarrasser des chaînes que l’oppresseur leur a installées depuis des siècles dans la tête. Ces chaînes sont invisibles, ce qui fait que même le meilleur des chirurgiens que nous pourrions un jour créer ne pourra les localiser pour les extirper, telles des tumeurs cancéreuses qu’elles sont en réalité. Oui, ils se taisent car pour eux, la vérité est blanche et il ne saurait en être autrement. Quand le Blanc français critique sévèrement son propre pays, le Françafricain africain se tait. Il est gêné et a envie de se cacher, s’il le peut évidemment. Il suffit de regarder la télévision française. Il suffit d’écouter les stations de radio de ce même pays. On le voit ni ne les entend plus en pareilles circonstances. Pourtant, ils y ont leurs ronds de serviettes où ils expliquent à quel point tout est parfait et plus merveilleux encore que chez Disneyland, en France et à Navarre.
C’est à cette aune, je le pense sincèrement, qu’il faut analyser les dernières escapades des sieurs Jean-François Copé, Rachida Dati et Christine Ockrent, en terre congolaise, au bord du majestueux fleuve Congo.
En effet, seuls ceux qui viennent de passer un séjour de cent ans sur la planète Jupiter ne sont pas au courant que ces trois personnes, dont deux de nationalité française (Copé et Dati) et une autre exerçant en France depuis des décennies (Ockrent) sont allés faire preuve de leur savoir-faire légendaire sur la terre de Mabiala Manganga et d’Obambe Mboundze.
Sur le site Internet de l’ex-ministre française de la Justice, il est dit (17/07/2013), Rachida Dati s’est rendue aujourd’hui à Brazzaville (Congo) pour évoquer les questions liées à l’éducation, au développement durable et aux droits des femmes, avec le Président Sassou N’Guesso.
Dire que les Françafricains sont le plus grand danger pour notre continent est vraiment un doux euphémisme. Qui peut réellement croire une chose pareille ? Le Congo, son président de la République etc. ont besoin de la Dati pour traiter de ce genre de sujets. Depuis quand en France, le pays où est née la Dati, cette dernière a particulièrement brillé sur ces questions ? Je me trompe peut-être mais je crois qu’elle y connaisse autant que moi je suis expert en chasse à la mouche. Et encore… Si l’on comprend bien, il n’existe personne (disons une femme) sur le continent ou dans la diaspora congolaise qui puisse nous apporter quelque chose à ces niveaux ? Si d’aventure, cette idée devait aller loin, je crains pour les filles et les femmes du Congo. Vraiment !
Sur le site même de l’actuelle maire d’un arrondissement parisien, on peut lire ceci : L’ancien Garde des Sceaux qui a été à l’initiative en France des internats d’excellence et des classes préparatoires intégrées dans les écoles préparant aux métiers de la justice, a par ailleurs été sollicitée par le Président Sassou N’Guesso pour lui faire part de son expérience et de son expertise. Je ris vraiment. Mais d’un rire aussi gras que le riz gras de mes frères de Guinée, du Sénégal et de Côte d’Ivoire. Le passage de cette femme à la Chancellerie (ministère français de la Justice) a été un fiasco. Une vraie catastrophe, au point que l’homme même qui avait cru frapper un vrai coup en l’y nommant, s’en est mordu les doigts au point de la congédier au bout de 2 ans 1 mois et 5 jours… Elle s’est retrouvée députée européen. Un poste où elle s’ennuie tellement qu’elle y brille par une absence remarquable. Voilà le genre d’individus que nos élites politiques aiment, dans nos pays.
Le pire, peut-être, ce sont tous ces hommes, derrière elle, quand elle s’exprimait au micro de Télé Congo : il fallait voir comment ils l’entouraient. Les pauvres… Mon Dieu !
Quel peuple sommes-nous donc ?
Le sieur Copé, plus âgé que la précédente, d’une année, ne représente – normalement – aucun intérêt ni pour les Congolais, ni pour les Africains. Vraiment, zéro intérêt. Cet homme a été ministre délégué du Budget de novembre 2004 à mai 2007. Sous la présidence de Jacques Chirac. Ce dernier n’a jamais brillé par une gestion rigoureuse des finances publiques, tout le monde en France le sait, mais les Françafricains du continent eux, refusent de le voir. Copé n’a pas laissé un passage impérissable à ce poste. Les déficits publics en France se creusent à vue d’œil et lui n’a pas été en reste de ce côté-là. Quelle expertise donc peut-il nous apporter ? Quelle crédibilité peut-il donner de sa propre personne ? Payer un tel individu 30.000€ (19.678.710 de XAF) pour 10 mn d’intervention (plus ou moins, cela ne change rien à la chose), c’est vraiment faire injure à tous ces cadres africains qui ont réussi leurs études, souvent dans des conditions pénibles, mais brillamment. C’est fouler aux pieds ces administrateurs, gestionnaires et autres économistes qui sont obligés de monnayer leurs talents loin de leur continent car nos élites politiques estiment que la vérité est blanche, comme l’avait dit Cheikh Anta Diop. C’est faire injure à cette cohorte de chômeurs qui, sur le continent, ont raflé tous les diplômes possibles, mais sont soit chômeurs, soit chauffeurs de taxi, soit menuisiers, par la force des choses. Bien entendu, je ne dis pas que la menuiserie et le métier de taximan sont de sots métiers. Loin de là. Il en faut et toutes les sociétés dans ce monde en ont besoin. Mais quand on fait cela par contrainte alors qu’on a eu un diplôme de gestion, de mathématiques ou encore d’économie, les pouvoirs publics se doivent quand même non seulement d’y réfléchir, mais aussi et surtout de trouver des solutions.
En France, seuls les fanatiques de Copé et quelques membres de l’UMP (le parti dont il dit être le président, après des élections dignes de la belle époque de l’Union soviétique…) sont montés au créneau pour le défendre, en utilisant le mot de « talent » accolé à sa personne. Sincèrement, cela fait des années que je vis dans ce pays et je n’ai rencontré un seul Français qui m’ait parlé des talents réels ou supposés du député-maire de Meaux. Bon, il y a peut-être des choses qui m’échappent…
Qu’ont retenu les Congolais des 10 mn d’intervention du sieur Copé ? Qu’est-ce que la présence d’Ockrent a apporté aux Africains lors de ce même forum organisé par Forbes, auquel a participé le sieur Copé ?
Les Congolais, les Africains, savent-ils que la France, leur France tant chérie est endettée jusqu’au cou, au point qu’elle n’arrive même pas à s’en dépatouiller, malgré les diverses « alternances » au pouvoir ? Depuis la Présidence de Valéry Giscard d’Estaing (1974-1981) et jusqu’à ce jour, soit près de 40 ans, elle n’y arrive pas. Elle va de dettes en déficits chroniques ; elle n’est même pas sûre de pouvoir payer les retraites de celles et ceux qui aujourd’hui, travaillent, et ont au maximum 49 ans. Quant aux chômeurs ou encore à ceux et celles qui n’ont jamais travaillé : ils ne se font plus d’illusions. Ils savent que de retraite, il n’y aura jamais pour eux. Jamais… Les responsables sont bien connus : les dirigeants français de ces 40 dernières années. Mais ça, chez nous, cela n’intéresse personne. Il nous faut absolument continuer à courber l’échine. Quitte à prendre des abonnements chez les rhumatologues européens, puisque les soins se font de ce côté-là de la Méditerranée…
Les Françafricains ont l’habitude depuis belle lurette de trouver de la noblesse à la médiocrité. Avec les tapis rouges déroulés à ces gens qui ont mis leur propre pays plus bas que terre, on ne peut trouver une illustration plus flagrante…
Obambe GAKOSSO, August 2013©