« Toi, une Guinéenne, épouser un Sénégalais? »
Restaurant africain.
La sœur est Guinéenne et un autre Guinéen s’en prend à elle : « Comment ça se fait que toi, une Guinéenne, tu sois mariée à un Sénégalais ? Ce n’est pas normal ! » Évidemment, la pauvre est choquée et n’y comprend rien. Comment répondre à de telles âneries ? Et le gars en face, s’enfonce de plus belle en disant : « Regarde, j’ai mon frère qui est là. C’est un bel homme. Un beau Guinéen, hein ? Il est célibataire et cherche une femme. »
Tout le monde dans le restaurant les regardait, et le gars continuait à raconter sa vie, à parler, à parler…
Le frère est de la RDC (République démocratique du Congo). Il a une petite amie du Burundi. Un jour, il est invité par la famille de cette dernière pour passer un bon moment ensemble. Pendant le repas, le « bon moment » tourne rapidement en cauchemar pour notre frère. Quasiment tout le monde, à l’exception de sa dulcinée a les mots les plus durs qui soient envers les Tutsi qui sont traités de ce mot horrible, si souvent utilisés durant le génocide des Tutsi, en 1994. Le mot est sans cesse répété :inyendzi ! « Cafards » en français.
Le pauvre frère est dépassé et se demande bien dans quel monde il est tombé ? C’set avec cette famille qu’il devra s’unir un jour ?
Vous me direz, « Mais dans toutes les communautés, chez les Européens, chez les Asiatiques etc., cela existe ! » Oui, mais et si nous faisions un effort et cessions de regarder les bêtises des autres ? Bonne semaine et n’oubliez pas que chaque jour est une vie !
Obambe GAKOSSO, July 2013©
Merci pour la petite réflexion. Répondre à l’appel du clocher du village est une politique populaire et universelle. Maintenant, nous devons comprendre que le seul fait que nous ne vivons pas et ne prospérons pas sous les clochers ethniques ou linguistiques doit nous inciter à changer de discours. Ce jeune homme ne le savait pas ; il l’apprend par une expérience un peu amère !
De rien, mon cher St-Ralph.
Il y a des combats qui sont difficiles à mener…
@+, O.G.