95 ans pour Madiba Mandela, A long walk to freedom
Au moment de taper ces lignes, mis à part la famille biologique de Madiba Mandela et le personnel soignant de l’hôpital où il se trouve depuis un mois et demi, il n’y a pas grand monde qui sache si le très grand homme est encore de notre monde.
Cependant, puisqu’officiellement, l’on nous dit qu’il est encore parmi nous, nous n’allons pas dire le contraire, surtout qu’il faut toujours se baser sur les faits et rien que les faits. Le reste n’étant que spéculations de toutes sortes, et des spéculations qui ne nous grandissent pas forcément.
Hier, sa fille Zinzi a dit devant des cameras de télévision que son vieux père faisait des « progrès ». Je ne sais pas vraiment comment prendre une telle information. Autant pour sa fille, on ne peut qu’être heureux de la voir souriante et de se dire que son père est encore en vie. Pour nous aussi, qui avons la plus grande admiration pour cet homme qui a sacrifié sa vie pour que son peuple soit libre, c’est bien entendu un plaisir de le savoir toujours en vie.
Force est de reconnaître que les colons sud-africains ont quand même réussi, des décennies après à le « tuer ». Vraiment ! Je ne reviendrai pas ici sur toutes les tueries, tous les assassinats, tous les crimes de sang commis des siècles durant par les Allemands, les Français et les Néerlandais contre les Sud-Africains, mais quand on apprend qu’une tuberculose contractée du temps où il était en prison ( !) était la cause de son infection pulmonaire ( !!), infection qui lui vaut cette hospitalisation et qui risque de le faire voyager pour l’éternité…
Notre ennemi est fort. Vraiment ! Nos ennemis sont vraiment forts et c’est une raison supplémentaire pour nous de nous montrer plus aguerris encore, d’être le plus vigilants possibles, mais tout ceci ne peut marcher que dans la solidarité, dans l’Unité (Umoja). Aussi, voir ça et là des Africains s’écharper sur le fait que Madiba est (serait) un traître à l’Afrique, me fait plus sourire qu’autre chose. La cause principale du courroux de ces Africains (militants Panafricanistes ou non, peu importe) ? Madiba aurait laissé les Blancs prendre la bombe. Hans Blix s’est expliqué là-dessus il y a plusieurs années, lui qui a mené cette mission. Madiba lui-même, quand il pouvait s’exprimer publiquement, avait pourtant dit qu’il ne savait pas lui-même où se trouvait cette bombe. Question de ma part, moi qui suis complètement ignare sur cette question : les Blancs seraient-ils stupides, au point de dire à Madiba, lors de sa sortie de prison, Cher ami, nous vous avons combattu des siècles durant, mais force est de reconnaître que non seulement vous êtes les plus forts, mais de plus, le droit, la justice et la vérité étaient de votre côté. Aussi, à l’occasion de votre libération, nous allons vous remettre cette bombe et vous pourrez en faire l’usage que vous voudrez, même nous tuer, si vous voulez…
Je suis sans doute un grand naïf, mais là, quand même… Bon, je les laisse pérorer là-dessus car, pour moi, le combat est ailleurs, même si le débat doit être ouvert et, à l’occasion d’un prochain numéro de notre magazine, Panafrikan, nous essaierons d’aller un peu plus loin.
Quand on voit l’ONU (Organisation des nations unies) célébrer chaque année le « Mandela Day », les 18 juillet on a envie de rire. Cette même ONU qui des décennies durant a laissé faire les racistes de Pretoria, Le Cap et autres Johannesburg, les bras m’en tombent. C’est du foutage ou je n’y comprends rien! Mais le pire, ce sont ces Africains qui, comme d’habitude, célèbrent toutes les journées décrétées par l’Occident. Je ne comprends pas nos dirigeants, je ne les comprendrai jamais et là, on ne peut pas dire qu’il s’agisse seulement des pays-CFA (Colonies françaises d’Afrique). C’est tout le continent qui se prête à ce jeu stupide de fêter le « Mandela Day », suite à un ordre des mêmes qui le persécutaient hier et qui nous persécutaient aussi.
Moi, je ne fête pas le « Mandela Day ». Je préfère penser à ces années où nous donnions, quand nous étions des élèves, des pionniers, des cahiers, des stylos, des boîtes de sardines pour nos soeurs et frères d’Afrique du Sud qui, sous l’apartheid, vivaient l’enfer sur la terre et pas n’importe laquelle: leur propre terre. Je préfère penser à ces années où le journaliste congolais Georges Bakary, chaque matin, pleurait quasiment au micro de radio-Congo, celui qu’il appelait nguakaji ya munu (mon oncle maternel), Mandela Himself. Je préfère y penser chaque fois que mes réflexions me conduisent aux recherches de voies et moyens pour que nous marchions plus vite encore sur le chemin de la liberté, comme le dit Mandela lui-même, A long walk to freedom*.
Obambe GAKOSSO, July 2013©
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*: Autobiographie traduite en français sous le titre de Un long chemin vers la liberté. Livre disponible en poche.
J’ai envie de vomir quand je vois l’hypocrisie des blancs sur les antennes des chaines télévision, en train de verser des larmes de crocodiles.
Galebahi,
Je suis sur la même longueur d’ondes que toi. Quel foutage de gueule!!!
@+, O.G.