Théo Blaise Kounkou, Teke et petit-fils de Likuba
Il y a quelques jours, j’ai eu le plaisir de croiser le chemin du chanteur Théo Blaise Kounkou. Et le bref échange en sa compagnie fut un immense plaisir.
Malgré son statut de vedette, il a pris de son temps pour échanger avec les plus jeunes que lui qui lui posaient des questions et qui l’entendaient parler de son parcours professionnel et un peu de sa vie aussi.
Quelle ne fut pas ma surprise d’apprendre que cet homme, que je croyais Lari (dans mon enfance), puis Teke (j’étais adolescent), nous a appris récemment que sa grand-mère paternelle était… Likuba ! Et, même s’il ne parle pas aussi bien cette langue que le teke et le lari par exemple, il a récemment composé une chanson dont le titre est Maninga. Enlevez le « m » devant ce mot, et vous avez le mot embosi aninga, pluriel de ninga.
Ninga c’est le singulier de tristesse. Aninga, c’est le pluriel. Manginga est un mot likuba qui signifie la même chose.
Je suis chaque fois frappé quand je discute avec un Africain dont je crois savoir quel est le groupe linguistique. Je me rends compte chaque fois qu’il y a une branche, voire deux qui mettent à mal tous nos a priori et autres préjugés…
Du coup, je pense sans cesse à tous ces tribalo-régionalistes africains qui rêvent d’avoir un pays avec une seule langue, dans des frontières plus étroites encore que celles que Berlin nous a léguées… Pauvres d’eux : ils me font vraiment pitié ! Entre ceux qui veulent couper le Congo en deux ou en trois, ceux qui veulent faire exploser la RDC pour avoir 10 ou 50 pays, entre ceux qui… Vraiment, j’ai pitié pour eux et je me dis l’Unité africaine, il n’y a rien de tel ! Écoutons le grand Théo Blaise Kounkou dans son tube historique, Mwana Djambala.
Obambe GAKOSSO, May 2013©
Tiens, je ne pensais pas que TBK était encore vivant, comme quoi… Waoh, il y’avait une éternité que je n’avais pas écouté ce morceau. C’est la porte ouverte aux souvenirs des musiques paternels.
Les a-priori ont la dent dure, parce que chacun pense détenir LA VÉRITÉ sur les autres notamment, sans les avoir au préalable ni fréquenter, ni interroger. Ton article est bien la preuve, qu’il faut savoir poser des questions d’abord, écouter les réponses et ensuite se faire une idée. Mais bon….Pourquoi faire tout ce travail, quand il suffit de prendre un raccourci…Et vouloir imposer sa vision.
Ceci dit je ne suis pas loin de partager ton sourire quand tu dis ceci :
Pour l’heure, à chaque fois que j’ai eu le plaisir d’échanger avec des pro africanistes, ou tribalo -régionalistes, en creusant un peu dans leur « vrais quotidiens », çà a toujours été très drôle de constater, qu’ils sont dans une logique, faites ce que je dis, pas ce que je fais.
Mais comme souvent les plus cohérents sont aussi les moins bruyants et les plus invisibles, du coup, on pourrait être tentés de jeter le bébé avec l’eau du bain à cause des autres. Pour l’instant, en tout cas dans mon rayon de lecture, tu es le seul dont la constance me pousse à revenir et aller plus loin. Après, le virtuel ne rend pas la réalité du quotidien, donc pour l’instant tous les espoirs sont permis.
Je m’arrête là pour aujourd’hui, mais çà a été instructif comme toujours.
Grace
Ndéko na ngai
J’ai eu l’occasion, il y a un mois, de croiser Théo Blaise Kounkou à une soirée congolaise où nous étions invités, en région parisienne.
J’ai pu également échanger un peu avec lui…
Le bonhomme m’a paru à la fois timide et d’une grande simplicité.
L’évocation de la conversation que tu as pu engager avec lui sur ses origines m’a fait penser à un débat stupide, initié il y a une année dans un blog congolais où il était question d’établir un lien hiérarchique de notoriété de nos artistes nationaux…
Bien entendu, l’idée sous-jacente et non avouée était de faire croire que les artistes supposés être les plus talentueux étaient tous originaires d’une région de notre pays comme le laissent entendre leur nom. je vous laissent deviner l’appartenance ethnique ou régionale à laquelle a été assigné Théo Blaise Kounkou….
L’exemple le plus comique fut le cas de Paul Kamba:
le nom « Kamba » étant également originaire du nord comme du sud du pays, un personnage d’un si grand talent ne pouvait qu’être originaire de…
La pluri-appartenance régionale ou ethnique n’existe pas encore dans l’esprit de certains.
Ndeko na ngaï,
En matière de bêtise, de stupidité, nous avons toutes les chances pour gagner la Palme d’or. Comment peut-on s’amuser à établir ce genre de liens hiérarchiques ? L’ennui ne peut tout expliquer : c’est vraiment de la bêtise qui n’est même pas passé par un laboratoire de chimie. De la bêtise pure !
Toutes les occasions sont bonnes pour mettre en avant, sans la moindre honte, on l’étale comme les gamins d’Occident étaleraient leur confiture sur leurs tartines.
Pour en revenir à notre International TBK, contrairement à toi, je ne l’ai pas trouvé timide (peut-être du au fait qu’il avait en face de lui deux très jeunes, puis un troisième). Mais modeste, simple, oui, je l’ai aussi trouvé ainsi.
@+, O.G