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11 avril 2013

Evo Morales : « Nous ne sommes plus un État mendiant colonisé, nous avons récupéré notre dignité »

Classé dans : Politique — Obambé Mboundze GAKOSSO @ 1 h 22 min

Le chef de l’État bolivien, Evo Morales, élu en janvier 2006 et réélu en décembre 2009, a effectué un voyage en France les 12 et 13 mars 2013 derniers. L’occasion a été trop belle pour le quotidien du Parti communiste français (PCF) de l’interviewer et, comme il fallait s’y attendre, Morales n’a pas cherché à couper les cheveux en quatre.

Evo Morales : « Nous ne sommes plus un État mendiant colonisé, nous avons récupéré notre dignité » dans Politique emCet échange est des plus passionnants et on sent que cet homme de 53 ans n’est pas prêt à courber l’échine devant ses adversaires, les adversaires de son peuple. Il tient bon son cap et fait partie de ces Hommes qui rendent leurs lettres de noblesse à la politique. Ces Hommes qui font de la politique avec un grand « P ». Ces hommes qui savent et qui par leurs gestes nous rappellent que la politique c’est d’abord servir le peuple, son peuple, aussi bien celui qui vous a élu que celui qui a voté contre vous.

Il est toujours passionnant de regarder d’où partent certains pays avant de juger de l’action de leurs dirigeants. La Bolivie, comme nombre de pays d’Amérique latine, est un pays où les autochtones (Indiens), après avoir été massacrés par les conquistadors hispaniques et leurs descendants, ont été réduits à un rang de sous-hommes des décennies durant. Aussi, quand Morales fut élu, ce fut l’équivalent d’un tsunami pour les impérialistes comme pour leurs contempteurs. Morales s’est mis rapidement au travail avec comme objectif entre autres, sortir son peuple de la pauvreté. Malgré les écueils et autres embûches tendus ça et là par ses ennemis politiques (ils ne méritent pas, dans le cas d’espèce, le nom « d’adversaires ») ainsi que leurs maîtres du côté de Washington, il avance. Des matières premières comme le pétrole et le gaz servent au fur et à mesure les programmes d’éducation et de santé.

Le sous-sol bolivien a du gaz, du pétrole, de l’étain et du zinc. Nous connaissons bien des cieux où le peuple n’en voit la couleur et n’en ressent même pas l’odeur. Si ce fut le cas dans ce pays il n’y a pas si longtemps, avec Morales la donne a changé. Et cela n’est pas prêt de s’arrêter. Morales nous rappelle que tout est politique et l’excuse qui voudrait que toute décision vienne de l’extérieur, cela peut marcher de temps en temps, mais jamais tout le temps. Quand on est au pouvoir, on doit appliquer sa politique. Ce que l’on a promis lors de sa campagne électorale, si campagne électorale il y a eu, évidemment.

Morales est aussi un homme qui a compris que la politique c’est un tout et qu’il ne suffit pas d’avoir des ressources naturelles immenses. Il faut être aussi capable de donner de la voix sur la scène internationale, quand il le faut.

Quelques grandes lignes de cet entretien au journal français l’humanité résument à elles seules la vision et la ténacité de cet homme qui tient à ce qui tient lieu de la plus grande puissance mondiale, les USA :

-         Nous avons permis la participation des secteurs les plus pauvres et du mouvement indigène, et la révolution se consolide. Pourquoi ? Parce que nous ne dépendons plus des manœuvres de l’ambassade des États-Unis. Le dernier ambassadeur américain conspirait contre nous, je l’ai expulsé.

-         Ici, nous savons qu’il n’y a pas de coup d’État aux États-Unis parce qu’à Washington, il n’y a pas d’ambassade des États-Unis.

-         Le coup d’État au Honduras (en 2009, un coup d’État mené par l’oligarchie et soutenu tacitement par les États-Unis a eu lieu au moment même où le pays faisait son entrée dans l’Alba et s’apprêtait à mener des réformes sociales, NdlR) a été un avertissement envers l’Alba (l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique, une initiative des chefs d’État de gauche latino-américains pour promouvoir une coopération économique, politique et sociale entre les pays du continent, NdlR). (…) Les bases militaires américaines au Honduras auraient pu empêcher le coup d’État : elles l’ont soutenu. Avec Fidel (Castro, NdlR) d’abord, avec Hugo (Chávez, NdlR) ensuite, nous avons perdu la peur face à l’empire. Je suis arrivé à la conclusion que tant que nous vivrons dans le capitalisme, il y aura des inégalités, des injustices, de la pauvreté, de l’exclusion.

-         Avant, les bureaux du FMI se trouvaient au sein de l’édifice de la Banque centrale de Bolivie, à La Paz. Nous les avons mis dehors. Nous nous sommes libérés financièrement. Je crois à la complémentarité et non à la concurrence. Nous nous sommes décolonisés.

-         1,3 million de personnes sont sorties de la grande pauvreté. En 2003, le taux de pauvreté atteignait 68,2 %. Aujourd’hui, il a considérablement diminué. Le taux de chômage n’est que de 5,5 %. La situation s’est tellement améliorée que nous assistons au retour de Boliviens qui avaient émigré..

-         Au niveau économique, les investissements publics étaient de 600 millions de dollars en 2005. En 2013, ils seront de 6 milliards de dollars. La rente pétrolière est passée de 300 millions de dollars à plus de 4 milliards de dollars. Aujourd’hui, elle va au peuple. Elle n’est pas accaparée par une minorité parasite. Nous avons modifié les contrats avec les multinationales. Désormais nous leur laissons 18 % de profit et nous gardons 82 %. Avant c’était l’inverse. Nous avons renversé les choses. Et avec 18 %, c’est déjà très rentable. Sept millions de Boliviens sur onze ont un compte en banque. Nous ne sommes plus un État mendiant, colonisé. Nous avons récupéré notre dignité. Nous développons des projets productifs, la pétrochimie, le fer, le lithium… Nous avons établi un système de retraite universelle. Elle n’existait pas avant, et a changé la vie de dizaines de milliers de personnes. 800 000 adultes bénéficient d’une aide sociale appelée “rente dignité”. La loi de service financier oblige les banques à destiner une partie de leurs bénéfices annuels au développement économique et au combat contre l’exclusion sociale. »

-         Je me suis rendu compte, glisse-t-il, que faire de la politique, ce n’est pas s’enrichir mais servir le peuple. » Dans « nos familles de dirigeants », celles dont la retraite ne signifie pas se recycler au service d’une multinationale ou d’un fonds d’investissement, « personne ne s’enrichit ». Et d’ajouter : « J’ai diminué mon salaire de 40 000 bolivianos à 15 000 bolivianos. Il y a des dirigeants syndicaux qui gagnent plus que le président mais cela ne me dérange pas

Pour aller plus loi, lire ici, ici et .

 

Obambe GAKOSSO, April 2013©

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