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5 avril 2013

2013, année de l’enseignement: oui, mais avec un syndicaliste au trou

Classé dans : Education — Obambé Mboundze GAKOSSO @ 2 h 13 min

Il y a 3 jours, je tombais pour la première fois sur un site d’actualités africaines. Devinez sur quoi je tombe comme info : grève générale dans l’enseignement public  au Congo-Mfoa. Quand on se souvient que le gouvernement a décrété 2013 comme « Année de l’enseignement de base », ça la fout quand même mal. Daniel Ngami est ce syndicaliste aux arrêts.

2013, année de l'enseignement: oui, mais avec un syndicaliste au trou dans Education classe

Salle de classe au Congo: admirez...

La grève illimitée a donc débuté le 25/02/2013 dernier, avec comme revendication la demande d’un statut particulier, avec le relèvement de 60% du point d’indice et la publication des textes d’intégration à la Fonction publique de certains enseignants, qui l’attendent depuis des années, nous dit ce court billet.

Sur un autre site, j’apprends par la suite qu’un autre syndicaliste est derrière les barreaux, lui aussi. Il s’agit de Luc Mban Mongo. Hellot Mantson Mampouya, ministre de l’Enseignement primaire et secondaire estime, au nom du gouvernement que cette grève est illégale. Peut-être. Je n’en sais rien. Toujours est-il que je me demande en quelle année nous vivons, pour que nos autorités aient besoin de mettre des hommes derrière les barreaux, sous prétexte qu’ils sont en grève illégale. Les articles lus parlent de 9.500 enseignants grévistes (primaire et secondaire) : en toute logique, le gouvernement, par le biais de la police, devrait arrêter tous ces enseignants. Tous ! Sans la moindre exception puisque selon lui quand la grève est illégale, il faut foutre au gnouf les grévistes…

Depuis la fin de l’année 1990 et suite aux diverses revendications syndicales, politiques et associatives, la loi congolaise reconnaît aux citoyens le droit de faire grève (et non pas de grever, un autre congolisme). D’où vient cette fièvre qui d’un seul coup prend nos dirigeants au point qu’ils se fourvoient de la sorte et devant le peuple congolais et à la face du monde ? La peur ? Oui, pourquoi pas : mais la peur de quoi, de qui ? De ces enseignants ? Si réellement nos dirigeants estiment que cette grève leur est préjudiciable, que ne prennent-ils pas des mesures soit pour satisfaire les demandes des enseignants ou de mettre en place un véritable dialogue avec les syndicats au lieu d’attendre qu’il y ait le feu pour sortir lâchement les forces de l’ordre qui pour le coup portent très mal leur nom…

Plus le temps passe et plus ce régime montre des signes de nervosité, de frilosité. L’un des slogans de la marque Bata était Pas un pas sans Bata. Au Congo, on copie en nous montrant du Pas un pas sans soldats. Ils sont partout : à chaque coin de rue, derrière tous les rares arbres qui nous restent en ville. Et le gouvernement gagne quoi à gérer le pays par l’intimidation ? Ne sont-ce pas aussi des soldats qui ont péri le 04/03/2012 dernier ?

En 1963, les syndicalistes furent en première ligne lorsque le président, l’abbé défroqué Fulbert Youlou chuta. En 1990, la CSC (Confédération syndicale congolaise) donna du fil à retordre au PCT alors au pouvoir. Mais visiblement, les Hommes ne retiennent jamais des erreurs précédentes et sans cesse enclins à les reproduire indéfiniment. Comment expliquer que dans ce même pays, certains voient leurs revenus connaître des bonds exponentiels (ministres, DG etc.) alors que d’autres, sans doute considérés comme le vil peuple est condamné à compter sou par sou avec comme seuls préoccupations, la survie. Avec comme seul souci, la lutte pour le quotidien : que manger ? avec quel argent ? comment construire sa maison ? comment payer son loyer ? comment payer son transport pour aller bosser ? À toutes ces questions, le gouvernement fait l’autruche et quand il y a grève, c’est la case « aux arrêts » qui est imposée…

Les camarades syndicalistes et autres enseignants, de Ngami et Mban Mongo semblent déterminés. Ils sont bien partis pour continuer le bras de fer car 2013, si elle est vraiment l’année de l’éducation de base (gouvernement), elle peut être décisive pour nos enseignants: il en va de leur survie et de celle de nos enfants.

Onambé GAKOSSO, April 2013©.

 

 

4 réponses à “2013, année de l’enseignement: oui, mais avec un syndicaliste au trou”

  1. Wijngaard Brigitte dit :

    bien !!

  2. MAYOULOU dit :

    Très pertinente cette analyse!! Maintenant il faut faire attention à la tentation: LA CORRUPTION!!!!

Répondre à Obambé Mboundze GAKOSSO Annuler la réponse.

 

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