Réfugiés ivoiriens (1): le choix entre la mort et la mort

Durant la crise postélectorale ivoirienne, certains Ivoiriens et Ivoiriennes avaient dû quitter le pays pour aller trouver un peu de paix et de répit ailleurs. Chaque jour qui passe hélas ! nous apporte des nouvelles pas du tout réjouissantes concernant leur situation.

Selon le HCR (Haut commissariat aux réfugiés), au 25 mars, on dénombrait entre 700.000 et 1.000.000 de déplacés ivoiriens depuis Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire (CI). Le 29 mars suivant, le même HCR parlait de 116.000 Ivoiriens qui avaient fui le pays pour d’autres destinations africaines : Nigeria, Bénin, Burkina Faso, Mali, Guinée, Ghana, Liberia et Togo. Sur les 8 pays cités, 2 ne sont pas frontaliers avec la CI (Togo et Bénin).

Les populations qui sont réfugiés du côté de la Guinée et du Liberia ne connaissent pas le répit. Étant donné que c’est du côté Ouest de la CI, elles subissent les ravages causés par les miliciens à la solde du pouvoir d’Abidjan : harcèlement, traque etc.

On se souvient comment la présidente du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf avait pris fait et cause pour l’Occident lors de la crise postélectorale ivoirienne. Son pouvoir participe lui aussi à la persécution des Ivoiriens qui sont au Liberia.

On a vu du côté du Ghana comment le pouvoir abidjanais n’a pas hésité à infiltrer le territoire afin d’aller soit éliminer soit enlever des réfugiés ivoiriens car dans l’entendement de ces gens, un réfugié = un pro-Gbagbo. Point. Cela ne se démontre pas, c’est un postulat.

Certains avaient espéré en la victoire du président John Dramani Mahama lors de la dernière présidentielle. Du fait que ce dernier est membre du parti NDC (National Democratic Party), qui fait partie de l’Internationale socialiste (IS), un vent d’espoir avait soufflé afin que le Ghana serve de contrepoids au régime d’Abidjan. Il faut croire que non et que le discours tenu par un éminent membre (Kofi Awoonor) de ce partie lors du vingt-quatrième congrès de l’IS (30/085 au 14/08/2012, Durban).

Pour cette première partie d’abord deux liens: jetons un œil sur les conditions de vie de ces réfugiés au Ghana et lisons un article relatant ce qui se passe au Liberia. Ensuite, un lien pour montrer l’enfer du Togo depuis que le HCR leur demande de plier bagage sous prétexte que la France et la CI ont décrété que désormais c’est la paix, chez eux. Je ne sais pas quel sera dans quelques mois le sort de ces pauvres hères, mais aujourd’hui, il n’y a pas à dire: le choix est bel et bien entre la mort (à l’étranger) et la mort (chez eux).

 

Obambe GAKOSSO, April 2013©