Ce lundi, on ne rit pas: on rend hommage aux soldats sud-africains morts en Centrafrique
Ils ne sont pas nombreux, ces États de notre continent qui ont le sens de la solidarité.
Des États qui lorsqu’ils parlent de solidarité savent que ce n’est pas un vain mot.
La République sud-africaine vient de nous prouver qu’elle doit savoir ce que c’est. Même s’il est vrai que sa manière d’intervenir dans certains conflits n’est pas à la hauteur de ce que l’on est en droit d’attendre d’un pays dirigé par l’ANC (African National Congress), le plus vieux de nos partis politiques, rompu aux luttes diverses, dont celle très emblématique contre l’apartheid, parfois ce pays fait honneur.
En ce lundi 01/04/2013, je ne mets aucun trait d’humour sur votre espace. Je rends simplement hommage à ces soldats sud-africains tombés sur le champ de bataille centrafricain. Surtout ces treize hommes qui ont perdu la vie. Pourtant, le 14/07/2010, on en avait vu beaucoup, de ces soldats, sur les Champs Elysées, à Paris, en train de défiler devant l’empereur français, Nicolas Sarkozy, et ses suzerains venus des CFA (Colonies françaises d’Afrique). Pendant que ça brûle au Mali, au Tchad, en RDC, au Soudan, où sont-ils donc?
Je conclus ce court billet par un extrait d’un poème de Gabriel Okoundji, intitulé Ôde à Tombouctou. Comme le titre l’indique, il a été écrit pour cette ville martyr, Tombouctou, la cité des 333 saints, que ces malades de djihadistes (ils ont trop de noms, appelons-les ainsi, pour faire court) ont en partie détruite, depuis l’an dernier. Bonne semaine et carpe diem !
Obambé GAKOSSO, April 2013
Que Tombouctou agonise, pourvu qu’ils dansent !
« Si l’ennemi découvre son front
Au-dedans ou au-dehors
Debout sur les remparts
Nous sommes résolus de mourir. »
Hymne national.
Frères maliens, que reste t-il du souffle de notre patrie ?
la force du baobab est dans ses racines par temps de ténèbres et de tempête
notre ciel n’est pas éteint : quand donc frémira l’élan dans nos veines ?
Frères, marchons au son de notre hymne, à la lumière des flambeaux éclairant l’esprit
on n’est pas orphelin d’avoir perdu père et mère, mais d’avoir égaré le chemin de l’espoir
Elisons le combat à la mémoire des bouddhas de Bamiyan, des mystiques soufis de Somalie
et la bataille à la hampe de Tombouctou sera au fronton de la légitime colère
Il est temps aujourd’hui même de ne plus vivre la douleur de la défaite : combattons !
demain il sera trop tard pour enrayer le crime de ceux qui se moquent de l’homme.
©, Gabriel Okoundji
Les hommages les plus simples sont ceux qui vont droit au coeur.