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28 mars 2013

Du parasitisme congolais: le Sénat

Classé dans : Politique — Obambé Mboundze GAKOSSO @ 0 h 07 min

J’ai donné un coup de pied dans la fourmilière, hier, en mettant les membres du Conseil économique et social (CES) dans le camp des parasites du Congo-Rive droite. J’ai eu droit à tout, via mails et sms. Oh ! je vous rassure : rien de méchant. Ce sont des proches qui, pour toutes les raisons du monde (toutes mauvaises), soutiennent peu ou prou l’actuel régime de Mfoa, en place depuis octobre 1997. Soit 185 mois et demi quasiment.

 

 

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Vue de sénateurs

Peu après avoir décidé de revenir au multipartisme, le Congo décida aussi de créer une deuxième chambre parlementaire, appelée Sénat. Et, en 1992, après les élections, nous eûmes droit à une chambre haute, composée de 60 membres. Et ensuite, dix ans après, les vainqueurs de la Guerre du 05/06/97 décidèrent de faire passer ce sénat à 72 membres. Je n’ai jamais compris pourquoi, d’autant que le pays sortait de son conflit le plus violent, le plus meurtrier, le plus destructeur en biens matériels (aussi bien privés que publics). Ce qui devrait choquer est passé comme une lettre à la poste. Combien d’opposants déclarés, se sont élevés contre ce nouveau signe de gaspillage des deniers publics ? Je ne crois pas en avoir entendu un seul, sauf erreur ou omission de ma part… Mis à part la volonté de caser et de recaser quelques copains et autres coquins, je ne vois toujours pas ce qui avait pu justifier une telle inflation sénatoriale…

Revenons aux fondamentaux.

À quoi sert notre Sénat ou tout simplement à quoi un Sénat, au sein d’un État ? Au risque de jouer encore une fois les rabat-joie et de passer pour un radoteur, force est de constater que l’idée de créer cette chambre dite des sages, est encore une forme de mimétisme envers l’amère-patrie, la France. La majorité de nos conférenciers, même celles et ceux qui avaient subi une partie de leurs formations dans les Républiques rouges d’Europe, du temps de la Guerre froide, sont des enfants de l’école de Jules Ferry, soit de l’école française. Qu’ils aient posé leurs fesses sur les bancs de l’Université Marien Ngouabi, dans une fac italienne (extrêmement rares) ou dans un établissement supérieur français, ces gens avaient comme modèle, la plupart du temps, Paris : il fallait faire comme Paris ; il fallait copier Paris ; il fallait calquer la France. Sinon, comment expliquer que le bilan dressé lors du conclave du 25/02 au 10/06/91 qui établissait clairement que nous étions le pays le plus endetté par tête d’habitant (à l’époque, il me semble que l’on disait 650.000 XAF/Congolais) était à ce point jeté aux oubliettes pour créer une structure ruineuse pour les finances publiques ?

60 sénateurs, cela fait 60 véhicules de fonction. Cela fait 60 traitements mensuels (soit des millions/sénateur). Cela fait 60 collaborateurs à payer/mois. Cela fait 60 chauffeurs à rétribuer/mois.

Lorsque nous sommes un certain nombre à affirmer que nos décideurs sont très peu soucieux de la bonne marche du pays, on nous demande des preuves. Si l’existence du Sénat, totalement inutile, n’en est pas une, je veux bien aller m’enfermer dans un monstaère…

Sur les 80 États qui composent l’ONU (Organisation des nations unies), à peine 80 ont un Sénat, soit environ 2 États sur 5…

J’aime bien en ce domaine, prendre exemple sur Israël. Voilà un pays privé de ressources naturelles, où l’eau est tellement rare qu’elle est une cause de conflits avec la Palestine. Voilà un pays entouré à 100% d’ennemis. Ce petit pays de 20.770 kilomètres carrés (même pas le tiers du département congolais de la Likouala, au Nord), avec près de 8 millions d’habitants (deux fois la population du Congo) ne compte qu’une seule chambre dans son Parlement (la Knesset), avec 120 députés (17 de moins que notre Assemblée, allez-y comprendre…)

Les dirigeants israéliens sont-ils plus bêtes que les nôtres ? Dans ce pays, on ne rigole pas avec les finances publiques. Il n’y a qu’à voir ce qui est arrivé à l’ancien Premier ministre Ehoud Olmert qui est passé par le banc des accusés, de la justice de son pays…

En Afrique, il y a des pays aussi qui ont dû comprendre depuis longtemps qu’un Sénat dit être un véritable gaspillage : le Burundi, le Tchad, l’Angola, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo et d’autres, ont juste une Assemblée nationale. Là aussi, je demande à comprendre…

Les pays qui sont en voie de bicamérisation (Cameroun, Mali et Kenya), obéissent aussi à cette logique qui voudrait qu’il faille récompenser des fidèle et amis du prince local, pour services rendus, ou encore nommés ceux qui ont été battus aux législatives : on l’a vu au Congo… Pire encore (ou mieux, c’est selon), il y a celles et ceux qui ne trouvent pas leurs places au sein des gouvernements et que l’on ne peut laisser ainsi : nourrir ses enfants, ses neveux, ses nièces, ses sœurs, ses frères et ses parents, cela coûte tellement cher que ce ne sont pas les maigres traitements de nos Fonctions publiques qui peuvent assurer ces trains de vie : un bon poste au sein du Sénat, cela permet d’acheter plus de maniocs. Cela offre un passeport diplomatique et le jour où on a un petit rhume, il y a une dotation pour aller se faire soigner chez nos ancêtres les Corréziens.

Je ne sais pas jusques à quand les Congolais tolèreront ce genre de parasites, qui prétendent compléter le travail des députés (ces derniers le feraient-ils mal, à ce point ?), mais il faudra bien qu’un jour on mette fin à ce cinéma de très mauvais goût…

Comme on rit sans cesse de nos malheurs, vous connaissez l’adresse mail du Sénat ?J’espère que vous êtes bien assis : foutysoungou@yahoo.fr. Si ce n’est pas une adresse personnelle, j’aimerais bien comprendre. Et le jour où cette femme décide de ne pas lire ces mails, que deviendra la République ? Et le jour où l’entreprise Yahoo ! (société américaine) décide de nous chercher noise, que deviendra le Congo ?

 

Obambé GAKOSSO, March 2013©

 

2 réponses à “Du parasitisme congolais: le Sénat”

  1. mohamed samb dit :

    l’etat actuel ou se trouve les etats africains est d’une absurdité monstrueuse, cela n’a pratiquement pas evolué depuis la proclamation des soit disant indépendance et je comprends pas comment on peut prendre comme model un voyou qui n’a que faire de toi que de te torturer à sang et de te réduir en chose,je crois qu’on ne peut pas construire l’afrique en dehors de l’afrique ceci dit il faut faire disparaitre ces conneries que sont nos institutions copiers a la lettre,des colons car elles ne ne provoquent que perversion corruption et bafouent la dignité africaine,mais cela y a que les panafricanistes qui peuvent le faire alors je crois que la patiance des limites…les forces panafricanistes doivent aracher le pouvoir des mains impures afin d’esquisser des systemes de gouvernements adequats qui pouront construire une nation africaine forte…

  2. Obambé GAKOSSO dit :

    Mohamed,

    La lus grosse erreur de nos dirigeants a sans doute été de ne pas liquider la société postcoloniale.

    Nous en payons chaque jour le prix. Le prix fort!

    @+, O.G.

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