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22 mars 2013

Lamido Sanusi renvoie la Chine à ses chères études et met les Africains devant leurs responsabilités

Classé dans : Economie,Politique — Obambé Mboundze GAKOSSO @ 0 h 46 min

J’aurais voulu vous parler en long et en large (belle expression, n’est-ce pas ?) de Lamido Sanusi Lamido Aminu Sanusi. On l’appelle couramment Lamido Sanusi. Je préfère plutôt  le laisser parler que de dire des bêtises sur lui, tant il vient de dire des choses fortes. Il n’est pas très connu des Africains dits francophones : normal car il est classé comme anglophone. Il nous vient du Nigeria et est un des hommes les plus importants de son pays, lui-même, un des pays les plus importants de notre continent.

Lamido Sanusi renvoie la Chine à ses chères études et met les Africains devant leurs responsabilités  dans Economie lsAu Nigeria, il y a une Banque centrale. Elle a pour mission (confiée par l’État ou un ensemble d’États) d’appliquer la politique monétaire déterminée par cet État ou par ce groupe d’États. Taux d’intérêts, supervision des marchés, émettre, prêter de l’argent etc., tout cela fait partie des missions régaliennes confiées à une Banque centrale. Lamido Sanusi est le gouverneur de la Banque centrale du Nigeria (Central Bank of Nigeria), créée en 1985. Il la dirige depuis le 03/06/2009, après avoir dirigé la First Bank of Nigeria (il y a passé 4 ans). Né le 31/07/1961, il est issu de la noblesse fulani et est un musulman pratiquant, très pieux, excellent connaisseur des textes coraniques (il est diplômé de droit islamique de l’International University of Africa, de Khartoum). Il est diplômé également d’économie (ABU, Ahmadu Bello University).

Il a fait une sortie récemment, qui ne cesse d’être commenté, faisant plaisir à ces Africains qui se battent au quotidien pour une Afrique digne. Pour une Afrique qui décide. Pour une Afrique sortie de son agriculture rentière et qui se mettrait à transformer localement ses matières premières, au lieu de passer son temps et de gaspiller son argent à importer tout et n’importe quoi.

La Chine, qui a acquis le titre d’usine du monde est très heureuse de l’existence de la Chine. Nous achetons tout ce que fabriquent les Chinois, du plus simple jouet que l’on peut très bien fabriqué chez nous, jusqu’aux écrans de télévision qui tombent en panne avant même la mise en route, en passant par l’agro-alimentaire, alors que notre sol est d’une richesse incommensurable, nous permettant d’être autosuffisants sur ce plan et même, d’être exportateur, car il y a des zones de ce monde qui seraient preneuses de nos produits transformés.

Dans le quotidien anglais, Financial Times (FT), Lamido Sanusi ne perd pas de temps et tape dans le tas. Le titre est sans ambigüité : Africa must get real about Chinese ties. Au-delà des slogans qui trop souvent sont trop pieux et ne font que vendre du papier et enrichir par la même occasion les publicitaires et publicistes, il pose clairement les termes du débat. Il est temps pour nous d’ôter les lunettes teintées de rose à travers lesquelles nous voyons la Chine. (…) La Chine nous prend des matières premières et nous fournit des biens manufacturés. C’était aussi l’essence du colonialisme.

Je vous vois en train de crier à hue et à dia que ce que dit Lamido Sanusi, c’est le bon sens même et qu’il n’y a rien d’extraordinaire à cela.

Certes.

Mais combien sont-ils, au sein de nos élites dirigeantes (présidents, ministres, gouverneurs, etc.) qui l’ouvrent de la sorte ? Pas beaucoup à  mon avis. Rares. Depuis la sortie du président Thabo Mbeki * ce sujet, je n’ai pas le souvenir d’avoir lu ou entendu un seul dirigeant attaquer le sujet de front. En coulisses, en privé, vous entendrez certains de nos dirigeants dire la même chose, mais comme les âmes ont été vendues pour quelques villas et maroquins, quand il faut passer aux actes, ils sont aux abonnés absents.

Au niveau des opposants, il y a un homme que je tiens à saluer tout de même. Il s’agit du Zambien Michael Sata (Patriotic Front). En effet, lorsqu’en février 2007, le président chinois, Hu Jintao, était en visite en Zambie, Sata avait dénoncé le comportement des hommes d’affaires chinois accusés de négliger les règles de sécurité dans les mines, de rémunérer de manière dérisoire leurs salariés africains, de faire venir leur propre main d’œuvre de Chine et de se livrer à un dumping entraînant la disparition d’activités artisanales locales…** Sata a été élu président de la Zambie le 23/09/2011. Espérons qu’il mettra en application ce qu’il dénonçait naguère, et ce, depuis plusieurs années.

En attendant de revenir sur ce sujet, que nous abordons régulièrement ici, je vous donne des liens où les propos de monsieur le gouverneur ont été repris :

http://cameroonvoice.com/news/news.rcv?id=10104

http://economie.jeuneafrique.com/regions/afrique-subsaharienne/16032-un-gouverneur-hausse-le-ton-contre-les-chinois.html

http://www.africadiligence.com/chine-afrique-123-le-gouverneur-de-la-banque-centrale-du-nigeria-denonce-limperialisme-chinois-en-afrique/

Obambé GAKOSSO, March 2013©

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* : En décembre 2006, le président sud-africain Thabo Mbeki a déclaré au Cap lors du XIVe congrès du syndicat des étudiants sud-africains, que l’Afrique ne devait pas entretenir avec la Chine une relation coloniale en se contentant d’être un fournisseur en matières premières (dépêche Reuters).

** : http://www.diploweb.com/La-Chine-en-Afrique-une-realite-a.html#nb14

 

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