Epurebere, adi ibo ya ndziya yo: le blog d'Obambé Mboundze Ngakosso

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13 mars 2013

La question du transport à Mfoa

Classé dans : Transports — Obambé Mboundze GAKOSSO @ 7 h 44 min

C’est fou ce que certains Congolais peuvent être attachés à leur pays au point de me réclamer (en privé, par sms etc.) un billet sur le Congo, au moment où je faisais un billet/jour sur Hugo Chávez… Bon, ça y est, les sept jours promis sont passés et on va refaire un saut au Congo, même si en réalité, on ne l’avait pas vraiment quitté.

J’ai vu une vidéo, récemment, qui ne fait même pas 90 secondes et cela m’a rappelé de drôles d’images.

Des images sinistres plutôt, devrais-je dire.

Des images que l’on croirait d’un autre temps.

Déjà, du temps où nous allions à l’université (c’est vieux, je vous promets…), nous devions souvent nous battre pour monter dans un véhicule de transports en commun. Même avant, en terminale, quand j’étais obligé de prendre le bus pour rentrer le soir, en partant de l’hôpital Blanche Gomez.

Quand on est optimiste, on se dit que demain, ça ira mieux, Quand on aura des dirigeants sérieux.

Quand on est pessimiste, comme je l’étais à l’époque, on se disait, Ça ne changera jamais, il faut quitter ce pays dès que possible.

Quand on est réaliste…

Les années passent et, aussi incroyable que cela puisse sembler, pour un non-Congolais, les choses vont de mal en pis. Les habitants de Mfoa ne savent plus où donner de la tête pour se déplacer. C’est une équation quasiment  insoluble à leurs yeux car cela dépasse largement le cadre d’une affaire privée, mais c’est plutôt de l’ordre de la puissance publique.

Dans les années 80, il y avait la STB (Société des transports brazzavillois) et aussi la STUB (Société des transports urbains de Brazzaville), bien évidemment gérées par la mairie centrale de notre capitale politique. Quand on roule ou marche entre le centre-ville et le quartier de Mpila, on tombe sur un cimetière étrange. Il y a là des cadavres immenses, blancs et rouges, blancs et verts. Ce sont les vieux bus des années 80, dans lesquels la plèbe pouvait aller d’un quartier à un autre sans trop d’embêtement et à des tarifs concurrentiels.

Qui a tué ces bus ? On ne sait pas.

Pourquoi ils n’ont jamais été réparés ? On ne sait pas.

Tout ce que l’on peut dire c’est que nos autorités ne prennent jamais ces bus : pourquoi alors devraient-ils se préoccuper de leur bonne marche et s’embêter pour que nous ayons un service public de qualité ?

Les rues et avenues de Mfoa sont pleines de véhicules privés qui règnent en maîtres incontestés avec des circuits aussi farfelus les uns que les autres, qui font que l’on peut payer quatre fois cent-cinquante XAF pour aller de Nkombo au centre-ville. Quand on gagne les fameux 90.000 XAF, soit le smig tant chanté, si on claque 1200 XAF/jour, pour aller travailler, soit 6.000/semaine et 24.000/mois, comment on fait pour :

  • Payer son loyer ?
  • Se nourrir ?
  • Se soigner ?
  • Se vêtir sachant que le Congo ne fabrique plus un seul bout de tissus depuis des années ?

 

Le pouvoir se moque du peuple.

Mais ça, on le savait depuis longtemps…

La vidéo, âmes sensibles ne pas s’abstenir…

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Obambé GAKOSSO, March 2013©

 

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