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7 mars 2013

Hugo Rafael Chávez Frías et la politique de Défense

Classé dans : Défense — Obambé Mboundze GAKOSSO @ 1 h 19 min

Continuons de rendre hommage à ce grand homme qui a traversé le miroir et se retrouve désormais de l’autre côté, au royaume des allongés, où notre chair, nos os etc., ne valent plus rien. Seuls les combats des âmes et des esprits continuent.

Hugo Rafael Chávez Frías et la politique de Défense dans Défense armeeOui, il faut lui rendre hommage car il est vraiment digne qu’on le lui rende. Je suis persuadé que je ne suis pas le seul. D’autres ont commencé, il y en a qui prendront le relais. Chacun de nous doit faire sa part de travail, comme Hugo Rafael Chávez Frias a fait la sienne, au cours des vingt dernières années.

Aujourd’hui, jeudi 07 mars 2013, j’aimerais parler de la politique de Défense du temps où il a dirigé son pays, le Venezuela. Non pas que je sois devenu un expert en matières militaires, non, mais simplement, on ne peut concevoir la vie d’un pays, d’un État, d’une Nation ou même d’une cité, sans réfléchir puis mettre en œuvre une politique de Défense qui en vaille la peine.

Chávez avait laissé père (Hugo de Los Reyes Chávez, instituteur et gouverneur d’État), mère (Elena Frías, institutrice aussi) et une partie de sa fratrie (ils étaient sept en tout), pour aller chez grand-mère (Rosa Inés Chávez), avec qui la relation sera bien plus forte qu’avec sa propre mère. Très jeune, il « avale » la vie, les idées, le parcours de l’idole et icône latino-américaine, Simón Bolivar, était un militaire, quittant très jeune sa famille. Enfant, il va même jusqu’à faire des liens entre les dates marquantes de sa propre existante et celles qui ont marqué l’histoire de cette partie du continent américain. C’est à 17 ans qu’il intègre l’armée de son pays et plus tard, l’Académie Academia militar de Venezuela

armee1 Défense dans DéfenseLes études des sciences militaires, les débats et les lectures de livres d’histoire occupent le temps du jeune homme. Quand entre 1971 et 1973, un groupe de cadets venus du Panama débarquent dans son académie, Chávez s’intéresse à Omar Torrijos qui est alors, sans en avoir le titre, le président de leur pays. Quand on sait que c’est à ce dernier que l’on doit la renégociation du Traité permettant à son pays de reconquérir sa souveraineté sur le Canal de Panama, qui était jusque là tenu par les USA, on s’étonne encore moins de l’esprit nationaliste de Chávez…

En 1974, le Pérou fête le cent-cinquantième anniversaire de la Bataille de Ayacucho* et de jeunes militaires vénézuéliens font partie de la délégation qui s’y rend. Chávez est du lot. Juan Velasco, président péruvien et homme de gauche les reçoit personnellement. Ce dernier est très proche de l’infanterie de son pays et ses visiteurs le remarquent.

La politique militaire, de défense de Chávez est par trop méconnue. Il n’était pas possible d’en parler sans jeter un œil sur ce qui vient d’être dit (académie, rencontre avec les Panaméens, rencontre avec Velasco).

armee2Le Venezuela, comme une bonne partie des territoires américains, a été occupée par la Couronne espagnole de 1520 à 1811. Pour conquérir son indépendance, ce pays a du mener une guerre sans merci et ce n’est que parce qu’elle était défaite que l’Espagne a cédé. Contrairement à nos bons pays-CFA qui, malgré une indépendance officielle obtenue pour la plupart en 1960, de la France, le Venezuela de Chávez n’a jamais eu une relation de vassalité vis-à-vis du pays ibère. Comprenant qu’un pays aujourd’hui n’’est rien sans une politique de défense de qualité, Chávez diversifie ses sources d’approvisionnements en armements. Il fait de son pays le deuxième client de la Russie à partir de 2006. Il en achète aussi au Brésil et à l’Espagne, clouant ainsi le bec à ceux et celles qui pensent que sa véhémence vis-à-vis de l’ancienne métropole empêche de traiter d’autres dossiers : Chávez était aussi un pragmatique… Sur la période 2005/2008, le Venezuela achète pour 4 milliards 400 millions de $ US d’armes à la Russie***.

Il est intéressant de s’arrêter sur ce chiffre pour revenir sur les thuriféraires de cet hommes qui estimaient que cet argent aurait pu servir à autre chose, « pour son peuple », plutôt que de « le gaspiller » en armes. Ces gens sont d’une malhonnêteté incroyable et d’une mauvaise foi incurable. Totalement incurable. Ils ont passé des années à vilipender toutes les actions posées par Chávez, appuyant notamment sur cet aspect des choses. Nous avons déjà, sur ce blog, évoquer le cas de l’Inde qui, juste après son indépendance avait opté pour une bombe, afin de se défendre. Comment peut-on dénier à un président de la République le droit de défendre son pays, son peuple ? Dans un contexte aussi difficile que celui de l’Amérique latine, partageant une frontière avec la Colombie (donc les USA), comment s’amuser à garder une armée d’opérette ? L’histoire de cette partie du monde n’est pas seulement sanglante du fait des massacres des pauvres Amérindiens par les conquistadors espagnols et des guerres de libération que livrèrent ces pays vis-à-vis des deux pays ibériques (Portugal pour le Brésil et Espagne pour les autres), mais aussi de la violence qu’y exerça les USA des décennies durant, vis-à-vis des forces de gauche (de l’opposition comme au pouvoir) et vis-à-vis des masses, que ce soit directement ou en utilisant la politique du troisième homme**.

armee3Chávez avait le devoir de défendre son pays et s’il n’avait pas assumé cette mission régalienne, gageons qu’il y a belle lurette que les Yankee n’auraient pas hésité à le transformer en passoire. Et pour bien montrer que, décidément, cet homme ne plaisait pas du tout au pays qui se prend pour celui de la Liberté, rappelons que dans les années 80, le Venezuela avait acheté des avions de combat (F-16). Comme on le sait, ce genre d’appareils n’a rien à voir avec un transistor dont on peut aisément trouver des pièces chez le vendeur du coin : non, il fallait s’adresser de nouveau aux USA, le fabriquant et vendeur, afin que ce dernier vende de nouvelles pièces. Refus de la part des USA ; retards dans ses ventes ; etc. Chávez tape du poing sur la table et le monde entier est au courant. Par la suite, il n’hésite pas à faire partir des « conseillers » US.

Pour bien montrer que l’on n’est pas dans une cour de récréation et que le monde dans lequel on évolue est un monde extrêmement dur, violent où les faibles se font écraser comme une puce par les forts, Chávez accentue la coopération militaire avec la Russie qui, malgré la chute du Mur de Berlin, tient toujours la dragée haute aux USA, dans bien des domaines. C’est ainsi que des manœuvres ont lieu, conjointement, avec la marine russe et le Venezuela accueille momentanément deux bombardiers stratégiques russes***.

Ce que Fidel Castro n’avait pas réussi à faire en 1962, Chávez le fera, un peu différemment, certes. Les USA n’ont qu’à se serrer les dents et à prendre leur mal en patience : le cuir de l’homme est très épais.

La politique de Défense que cet homme a pratiqué dans son pays devrait pousser les Africains à revoir considérablement la leur, surtout avec tous les foyers de tensions que nous connaissons sur le continent. 2000 ou 3000 hommes à peine ont réussi à mettre à genoux un pays comme le Mali. Quelques milliers d’hommes font autant dans l’Est de la RDC depuis 15 ans bientôt. On pourrait encore multiplier les exemples. D’ailleurs, n’est-ce pas ce que nous faisons tous les jours ?

Que manque-t-il à nos États pour mettre sur pieds de véritables armées ? Aucun État, au Sud du Sahara, exception peut-être faite de l’Afrique du Sud, ne peut résister à une attaque extérieure, surtout si elle venait d’une puissance occidentale qui en quelques heures prendrait tout. L’armée française nous l’a démontré en 2011 en Côte d’Ivoire.

Il est plus que temps de nous défendre et, avec ces budgets dont on ne comprend pas grand-chose (ce n’est pas faute de chercher !!!) et cette défense passe par une union de nos forces. Si Chávez a eu les moyens de défendre son pays tout seul, ce n’est pas possible chez nous, avec les croupions d’État que nous avons.

Obambé GAKOSSO, March 2013©

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* : Cette bataille marqua la capitulation du vice-roi du Pérou, José de la Serna, vaincu par les troupes de l’indépendantiste Antonio José de Sucre

** : Le cas le plus emblématique est sans doute celui du Chili avec le tristement célèbre 11/09/1973 et l’assassinat du président Salvador Allende

*** : Tu-160

****: TThe dragon in the backyard, The Economist, 15 août 2009

2 réponses à “Hugo Rafael Chávez Frías et la politique de Défense”

  1. Mère Evé dit :

    Hélas, en parlant des armes, il y en a tant que le Venezuela tient un triste record de morts par banditisme et armes. Que ce soit une leçon à retenir en regardant le modèle de ce pays, ne pas laisser les armes proliférer hors de l’armée.

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