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28 février 2013

« Messieurs les conseillers, vous n’êtes même pas élus! »

Classé dans : Politique — Obambé Mboundze GAKOSSO @ 14 h 03 min

Le Congo est un pays où les choses ne se passent jamais comme il se devrait. Il y a de ces pratiques qui, au quotidien, nous ramènent aux mêmes questions : que veulent nos dirigeants en final de compte ? Pourquoi « versent-ils » le visage de notre pays à ce point, pour reprendre une expression ivoirienne que j’aime bien ?

Il y a trois ans environ, nous discutions avec un Congolais, conseiller au sein d’un ministère du régime de Mfoa nous parlait de l’une des difficultés auxquelles ils sont souvent confrontés, eux, pauvres conseillers. Il leur arrive tous les jours es dossiers d’entrepreneurs étrangers par exemple, qu’ils doivent étudier et ensuite donner leurs avis d’experts ou de spécialistes. Quelle n’est pas leur surprise ensuite de voir, au JT de 20 heures, alors que les études des dossiers ne sont pas encore terminées, que le président de la République reçoit lesdits entrepreneurs et, en écoutant les commentaires des journalistes, ainsi que les propos tenus par lesdits entrepreneurs devant les micros de TV Congo, les jeux étaient faits. Peu importent les avis que donneront ensuite, le ntsamba (vin de palme) est déjà tiré de l’arbre : il est dans la calebasse et il ne reste plus qu’à le boire…

Notre président qui a le temps pour recevoir officiellement des investisseurs étrangers, trouve-t-il du temps pour recevoir des investisseurs subsahariens ? Je ne me souviens pas avoir vu une seule fois des opérateurs économiques congolais reçus dans les mêmes conditions. Et, en poussant une certaine logique plus loin, je ne vois pas au nom de quoi ces « investisseurs », après avoir déposé leurs dossiers dans nos ministères (ou pire encore, sans les avoir déposés), passent par la case présidence alors que nous avons des ministres avec des cabinets et des équipes qui sont censés s’occuper des investissements.

Les conseillers dans les ministères se retrouvent rapidement découragés, faisant ce qu’ils peuvent, quand ils sont compétents, bien entendu… Quand ils veulent râler, on leur dit À la différence des députés et des conseillers municipaux par exemple, vous n’êtes pas des élus, mais juste des nommés. Du jour au lendemain, on peut vous révoquer. Ce qui leur est dit est vrai. Pour autant, est-ce une raison de marginaliser ainsi le travail effectué par ces gens qui sont quand même payés par les deniers publics ? Dans ce cas, autant ne pas les engager et les laisser vaquer à leurs autres occupations : certains sont enseignants à l’université, d’autres travaillent dans le public comme cadres etc.

Je ne comprendrai jamais comment on peut avoir à ce point des problèmes de gestion de ressources humaines (RH). Ce pays adore aller à contre-sens, à commencer par les dirigeants les plus hauts. Ce témoignage, je l’ai entendu plus d’une fois. Dans les années 82, on nous saoulait avec des slogans du type L’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Force est de constater que ce slogan est demeuré encore une fois, un vœu pieu. Mais vraiment pieu. On a du mal à passer des paroles aux actes. Et comme le monarque local adore passer à la TV pour un oui ou pour un non, cette « tradition » étrange risque encore d’avoir de beaux jours devant nous et des escrocs de tout poil seront encore là, à débarquer avec des projets bidons, mal ficelés. Mais à partir du moment où on donne l’impression au peuple que Mokonzi A zo sala…

 

Obambé GAKOSSO, February 2013©

 

 

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