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26 février 2013

Vote, Italie: Comme d’habitude

Classé dans : Politique — Obambé Mboundze GAKOSSO @ 12 h 00 min

Les résultats des élections législatives et sénatoriales d’Italie (ils ont voté dimanche et lundi) sont définitifs ce matin : personne n’a la majorité. Rien d’étonnant quand on s’intéresse un peu à l’histoire politique et à la vie politique de ce pays. Ce pays est souvent qualifié d’ingouvernable et les titres de certains journaux européens ce matin (et italiens aussi) l’écrivent en grands caractères.

Vote, Italie: Comme d'habitude dans Politique italieOui, l’Italie semble ingouvernable. Mais parce que les Italiens le veulent bien. Pourquoi faire des constitutions complexes qu’on se refuse à retoucher, à toiletter, malgré toutes les imperfections et les tares avérées ? Du 25 juillet 1943 au 16 novembre 2011, ce pays a connu 67 ( !) gouvernements… Il y en a qui ont connu des durées de vie extraordinairement courtes :

  • 22 avril 1944-08 juin 1944, soit 1 mois et 18 jours. Gouvernement de Pietro Badoglio ;
  • 16 juillet 1953-02 août 1953, soit 20 jours. Qui dit mieux ? Pietro Badoglio encore aux manettes !
  • 18 janvier 1954-8 février 1954, soit 18 jours !!! Mieux encore que le précédent. Cette fois, c’est le pauvre Amintore Fanfani qui était au charbon.

C’est aussi cela l’Italie et je trouve vraiment que cela relève de l’exploit que ce pays ne soit jamais en train de régler ses problèmes à coups de canon comme certains pays que nous ne nommerons pas ici, aujourd’hui…

 

L’Italie c’est aussi Silvio Berlusconi. Que dire de plus sur ce grossier et vulgaire personnage mais qui pourtant années après années, depuis le 10 mai 1994 est aux premières loges de la politique de son pays… Il faut croire qu’il y a au moins 50% des électeurs qui se reconnaissent en lui. Moi, je ne peux pas et j’ai du mal à comprendre. Franchement. Rien que pour la récente campagne électorale, il a encore fait des caisses de vulgarité et de « beaufitude ». Le 07 février dernier, il disait à une adversaire (socialiste), Vous êtes plus belle qu’intelligente. Pour creuser dans les bas-fonds de la crasse à ce niveau, difficile de faire mieux… Partant de l’hypothèse que seules l’Espagne et l’Inde ont des populations où les femmes font moins de 50%*, je suppose qu’en Italie, les femmes font plus de 50%, je me dis que si cet homme est régulièrement réélu, c’est qu’il y a quand même quelques femmes qui votent pour lui. Et s’il y a des femmes qui votent pour lui, donc…

L’Italie, c’est aussi la confirmation qu’en démocratie, on aura beau dire, écrire ce que l’on veut, le dernier mot revient au peuple. Et le peuple a dit à Mario Monti, aux technocrates de Brussels, aux économistes libéraux et ultralibéraux qui ont imposé et/ou salué les remèdes insupportables qu’Il Professore Monti a imposés à son peuple qu’il ne voulait ni de lui, ni de ses traitements ni de quoi que ce soit d’autre qui pourrait y ressembler. A-t-on déjà oublié les larmes de cette ministre italienne, devant les caméras, qui n’arrivait pas à supporter la misère qui était imposée aux pauvres Italiens. On n’a pas besoin d’être médecin pour savoir qu’un patient ne peut tolérer un traitement qui va au-delà de ses forces. Les dirigeants européens qui dans l’ensemble n’ont que faire de leurs peuples, imposent tout et n’importe aux pauvres et aux classes moyennes. Le peuple a dit à Monti qu’il ne voulait pas de son traitement. Faut-il rappeler que Monti n’a jamais été élu mais qu’il a été imposé pour contraindre le peuple à faire des sacrifices pour régler des problèmes causés par des banques et des politiques ? Sa défaite est un juste retour des choses que je salue : 10% et adieu ! Si les Africains votaient librement, dans tous les pays où le FMI (Fonds de la misère instantanée), il est sûr que certains de nos dirigeants ne pourraient même plus se promener en toute tranquillité…

L‘Italie, c’est le pays de Betino Craxi. Ce Monsieur, je l’aime beaucoup. Je dirais même que je l’adore. Il a été président du Conseil italien (Premier ministre, véritable détenteur du pouvoir), du 04 août 1983 au 17 avril 1987, à la tête du PSI (Parti socialiste italien). Victime de l’opération Mani pulite (Mains propres), il fuira son pays pour se réfugier en Tunisie. C’est pourquoi il aura ma sympathie éternelle. Nos dirigeants fuient après nous avoir volés, pour se réfugier en Occident, lui, il est le seul, à ma connaissance, à faire le chemin inverse. C’était juste avant que son passeport ne lui soit retiré, en 1994. J’adore!

L’Italie, c’est aussi Beppe Grillo qui, avec ses 25% est pour moi, le vrai vainqueur de cette élection législative. Et le comble c’est qu’il en réalité le vrai vainqueur de ces législatives, avec sa troisième position qui fait de lui le faiseur de rois, dans ce pays aux majorités très instables. Un comique qui gagne une élection, n’est-ce pas une vraie leçon donnée aux professionnels de la politique qui, à force de ne plus écouter le peuple, se retrouvent totalement déconnectés des réalités.

L’Italie me fait rire. On n’a pas grand-chose à leur envier, sur ce plan, en fin de compte. Dans trois mois, ils risquent à nouveau de voter. Mais il n’y aura pas de coups de canon. Ça au moins, je le leur envie…

Obambé GAKOSSO, February 2013©

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* : Pour l’Inde, on sait que la cause est la course sans fin au bébé garçon. Pour l’Espagne, je ne sais pas.

4 réponses à “Vote, Italie: Comme d’habitude”

  1. Média Afrique dit :

    Pour vous informer sur la vie en mouvement en Afrique consultez http://www.afrikonlive.com.
    Ici, vous trouverez rassemblé un ensemble de documentaires et films importants sur pour vivre et sentir l’Afrique.

  2. St-Ralph dit :

    J’aime beaucoup ton billet. Un balayage juste du paysage politique italien. On a vraiment l’impression que les Italiens passent leur vie dans les urnes plutôt qu’au travail. Tu as bien raison de te demander par quel miracle l’instabilitié chronique de ce pays ne se termine pas par des règlements à coups de canons. Peut-être que ce cafouillage politique permet aussi aux mouvements mafieux – une caractéristique du pays, selon moi – de faire de bonnes affaires. Pourquoi changer les choses si tout le monde y trouve son compte.

    Quant à Berlusconi, je me demande si l’essentiel de son électorat n’est pas féminin. Tu as raison : si les femmes ne l’appréciaient pas, il ne serait pas là. Tant que les voix des femmes s’associeront à celles de ses partisans masculins, il sera présent sur l’échiquier politique italien.

    • Mon cher St-Ralph,

      Tu me vois très touché par ton commentaire. Vraiment…

      Je ne comprendrai jamais les institutions et les électeurs de ce pays. En ayant en plus une pensée pour l’actualité vaticane, je dirais que les pensées des Italiens sont impénétrables…
      Les femmes italiennes, en tout cs certaines d’entre elles, sont assurément complices de la présence permanente de cet homme (Berlusconi) à ce niveau. Un président du Conseil aussi grossier, vulgaire, sot (je pèse mes mots), franchement…

      @+, O.G.

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