Il y a 48 ans, Malcolm X était assassiné
Le 14/02/1965, le domicile de Malcolm X subit un attentat à la bombe. Zéro mort, comme dirait un ancien ministre Kamerunais. Deux mois avant cet événement, Louis Farrakhan, membre de la NOI (Nation of Islam), exaspéré par le charisme, le courage, l’intégrité et l’honnêteté de Malcolm X déclare sans ambages Such a man is a worthy of death (Un tel homme mérite la mort).
L’objectif sera atteint le 21 février 1965 lors d’un meeting en salle. Avec quelques balles dans son corps, Malcolm X, qui pressentait depuis un bon moment qu’il était dans le viseur de ses propres frères, de la CIA et du FBI, rendait l’âme. Cela fait 48 ans qu’il est parti, mais plus que jamais, son souvenir reste vivace parmi nous. Il y a des hommes qui passent inaperçus, même s’ils font 10 ou 50 ans au pouvoir. Lui, c’est impossible. Surtout que nous sommes à une autre phase du combat, plus insidieux encore car à l’époque, l’ennemi disait clairement ce qu’il voulait. Aujourd’hui, l’ennemi est plus que malin et se sert de manière plus remarquable encore du troisième homme.
En novembre dernier, nous avons eu l’occasion de jeter un nouveau regard sur Malcolm X, en rapport avec sa tournée africaine de 1964 avec des mots inoubliables adressés à ses frères africains. Ceux qui l’avaient reçu à l’époque avaient pu apprécier les qualités de tribun de cet homme. Ils avaient pur goûter à son verbe. Pour penser à lui en cette journée, quelques unes de ses citations.
Au sujet des media: Si vous n’êtes pas vigilants, les media arriveront à vous faire détester les gens opprimés et aimer ceux qui les oppriment.
Au sujet de la haine de l’Afrique : Tant que nous détestions l’Afrique, nous nous détestions nous-mêmes. Tant que nous détestions les prétendues caractéristiques africaines, nous détestions notre propre aspect. Et vous m’appelez le prédicateur de la haine. Mais c’est vous qui avez appris au monde à haïr une race toute entière et, maintenant vous avez l’audace de nous reprocher de vous détester pour la simple raison que nous n’aimons pas la corde que vous avez mis à notre cou.
Il parle de Marcus Garvey : Mon père, le Révérend Earl Little était un pasteur baptiste, et militait dans l’Association universelle pour le progrès des Noirs de Marcus Garvey. Avec l’aide de disciples comme mon père, Garvey dont le quartier général était à Harlem, levait l’étendard de la pureté de la race noire et exhortait les masses noires à regagner l’Afrique, terre de leurs ancêtres.
Au sujet de la non-violence : Quand vous avez des hommes du Klan qui frappent des femmes noires devant les caméras, tandis qu’un pauvre con de noir regarde sans rien faire sous prétexte qu’il est non-violent. Nous, nous n’acceptons pas ce genre de choses.
Renvoyant la la société US face à ses propres contradictions : Elle ne pratique pas ce qu’elle préconise. Elle prêche la fraternité mais ne la pratique pas (…) Ces gens-là nous accusent de ce dont ils se rendent eux-mêmes coupables.(…) Ils vous défoncent le crâne, puis vous accusent de les avoir attaqués. (…) Les rôles s’inversent : la victime devient le criminel ; le criminel la victime.
About Education : Education is the passport to the future, for tomorrow belongs to those who prepare for it today. And: Without education, you’re not going anywhere in this world.
Dans un dossier du FBI, comment ne pas rire? Tell … to go in shape. It looks like another war. I have always been a Communist. I have tried to enlist in the Japanese Army, last war, now they will never draft or accept me in the U.S. Army. Everyone has always said … Malcolm is crazy so it isn’t hard to convince people that I am.
Au sujet de sa très courte vie : Je me réveille tous les matins sachant que j’ai gagné un jour de plus. Je vis comme un mort en sursis.
La nature de sa mort : J’ai toujours pensé que moi aussi je mourrais de mort violente.
Obambé GAKOSSO, February 2013©