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19 février 2013

19 février 2013, Koudou Gbagbo face (de nouveau) à son histoire

Classé dans : Politique — Obambé Mboundze GAKOSSO @ 13 h 41 min

« On » qui est parfois un menteur et souvent un fourre-tout, a tendance à penser que l’histoire d’un pays se passe nécessairement chez lui. Que l’histoire d’un continent se déroule exclusivement chez lui. Que l’histoire d’un homme ne saurait se dérouler qu’au milieu des siens. C’est ce qui est souvent reproché aux Africains qui disent se battre avec leurs modestes armes loin de leur continent, bien souvent en Occident.

19 février 2013, Koudou Gbagbo face (de nouveau) à son histoire dans Politique lg

Évidemment, je ne peux partager cette vision trop réductrice et par trop simpliste des choses. Le combat, on le mène là où on se trouve et on ne peut bomber le torse en disant aux autres, Moi, je commencerai le combat quand je serai rentré au pays. On a aussi souvent droit à des Moi, après avoir fini mes études, je suis rentré. Je me bats ici, je ne fuis pas la réalité. Vous, vous êtes des traîtres. Vous restez chez les Blancs et vous dites que vous aimez l’Afrique… Oui, on a vraiment droit à tout. Ces bonnes âmes qui sont très souvent paresseuses (intellectuellement parlant), de très mauvaise foi, ignorantes de notre histoire, il faut sans cesse leur rappeler que certains des nôtres que nous magnifions, sont passés par les chemins tortueux de l’exil avant de connaître la part de destin extraordinaire que nous aimons bien en eux : Kwame Nkrumah (USA, Grand Bretagne), Jomo Kenyatta et Thabo Mbeki (Grande Bretagne) etc.

Ce jour va comparaître à La Haye, le président ivoirien, Laurent Koudou Gbagbo, accusé par la justice occidentale de crimes etc. Lui aussi avait connu l’exil en France (on s’exile bien souvent dans la puissance coloniale, c’est ainsi). Il a par contre des particularités qui le distinguent des autres (sans pour autant le rendre meilleur ni pire). Il est allé en France étudier : exil universitaire. Il a été contraint d’y vivre à cause du bandit en col blanc appelé Félix Houphouët-Boigny (idole des françafricains). Il s’est battu de retour au pays pour avoir la liberté : les Ivoiriens lui devront reconnaissance éternelle sur ce plan. Il a gagné les élections alors que la France, faiseuse de rois chez nous ne l’avait pas prévu et le prenait toujours pour un plaisantin, oubliant que cet homme, issu d’une tribu minoritaire avait réussi une chose impossible aux yeux de ses adversaires : fédérer au-delà de sa tribu et faire corps avec le peuple.

De 2003 à 2011, il sera contraint par la France et l’ONU, de composer avec des criminels qui voulaient sa peau. Et un beau jour, il sera déporté à La Haye pour faire de nouveau face à son histoire. Je prie encore une fois tous les combattants de ne pas baisser les bras. La lutte exige sacrifices et on passe forcément par des humiliations de toutes natures. Vu que nous sommes divisés, nous sommes faibles. Et c’est de notre faute. Les autres profitent de nos divisions, de notre faiblesse pour nous écraser et nous marcher dessus. C’est parce que nous ne voulons pas retenir les leçons de l’histoire, nous voilà condamnés à la revivre douloureusement.

Profitons encore une fois de cette tribune qu’est La Haye pour saisir cette excellente perche pour continuer à porter très haut le drapeau d’une Afrique digne. Ne vous arrêtez pas en chemin pour écouter celles et ceux des Africains qui vous disent que l’Unité africaine est un leurre, une chimère. Laissez-les vivre leurs vies, nous n’avons pas besoin d’eux. Je le dis peut-être brutalement, mais l’heure n’est plus, devrait plus être aux sentiments. Nous sommes embarqués dans un navire qui a de nouvelles tempêtes à traverser tous les jours. Le combat exige de nous du temps, de la force physique et de la force morale. Si nous laissons des plumes à écouter ces gens, où trouverons-nous les forces et le temps pour ferrailler ensuite ?

Koudou Gbagbo sera jugé par la justice des vainqueurs. Lui qui aurait pu envoyé 1000 fois Ouattara en prison ne l’a jamais fait. Lui qui a donné le certificat de nationalité à son adversaire l’a fait pour avoir la paix. Voilà comment il est remercié. L’angélisme ne doit plus être de mise. On est de tout cœur avec lui. Haut les cœurs ! Ne l’oublions pas. Nous aurions aimé que ces questions soient jugées et réglées sur le continent, mais les nôtres qui ont été installés par Paris et l’ONU estiment qu’un Nègre ne peut faire un bon magistrat, ont déporté leur propre frère, notre propre frère à La Haye : ne nous décourageons pas pour autant !

HAUT LES CŒURS !

 

Obambé GAKOSSO, February 2013©

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