Sabala détente avec Miriam Makeba
Elle nous a quittés le 10 novembre 2008. Il y a plus de 4 ans. C’était à Castel Volturno, en Italie. Elle avait 76 ans. « Elle », c’est Zenzile Makeba Qgwashu Nguvama, plus connue sous le nom de scène de Miriam Makeba, née le 04 mars 1932à Jo’Burg, Afrique du Sud. Sud-africaine par la naissance, elle sera par la suite aussi Guinéenne. Algérienne aussi.
Le Ghana et la Belgique lui fourniront aussi des passeports, lui permettant d’aller où elle voulait, puisque son propre pays, l’Afrique du sud, en proie aux démons de l’Apartheid, lui avait retiré la nationalité sud-africaine, croyant en faire une apatride, une paria. Une erreur dont ils seront bien les premiers à se rendre compte. Cette Mama Africa était trop immense par son talent et par les combats qu’elle menait pour demeurer cloîtrée dans quelque recoin du monde que ce soit.
Les racistes au pouvoir à Pretoria et dans le reste du pays la contraignent à l’exil en 1959. Elle n’a pas le choix : la valise ou le cercueil, alors qu’elle a déjà lancé son tube Phata-Phata (prononcer Pata-Pata). Sa mère décède derrière elle en 1960 ? Elle ne peut y aller : les racistes veillent !
Durant son périple à travers le monde, le président guinéen Ahmed Sékou Touré l’accueille à bras ouverts lui offrant toutes les commodités possibles. Elle sera même la tête de la délégation de la Guinée aux Nations Unies. En Guinée, elle rencontre l’activiste africain-américain, Kwame Turé (qui a renoncé au nom d’esclave de Stokely Carmichael) en 1969. Aux USA, on ne veut plus la voir…
Elle a passé sa vie à lutter pour la paix dans son pays, pour que l’Apartheid prenne fin. En 1990, après 31 ans d’exil forcé, elle rentre au pays avec un passeport français. Elle peut enfin aller se recueillir sur la tombe de sa mère. Elle a qui a tant subi, perdant même sa fille unique en 1985, des suites d’un accouchement, en Guinée. Son prénom, qui signifie Tu ne dois t’en prendre qu’à toi-même, finalement, elle l’aura bien porté… Deux chansons d’elle pour ce week-end. Bon week-end à vous, pensez à elle et n’oubliez pas que chaque jour est une vie…


Obambé GAKOSSO, February 2013©
Bonjour Obambé. Je viens de chez Caroline Kiminou. Je découvre Miriam Makeba. C’est une belle personne à la voix magnifique. Bonne journée
Coucou Écureuil, c’est fou de se croiser ici, je suis passée chez toi tout à l’heure. Merci d’être venu rendre visite à ce cerveau extraordinaire qu’est Obambé.
Bonsoir Ecureuil et bienvenue sur cet espace que Miss K. contribue à populariser,
N’hésite pas à revenir.
Oui, Mama Africa, Makeba, c’est une voix, une présence sur cette scène et hors de scène, une personnalité hors du commun.
@+, O.G.
Grand Obambé,
Mama africa fait partie de mes muses, merci pour le cadeau des vidéos, j’ai pu la réécouter avec bonheur.
L’année dernière, j’avais un petit éphéméride à son honneur pour son anniversaire. Je te mets le lien si tu voulais aller « curioser » un peu.
http://expositions.kiminoucaroline.com/2011/03/04/ephemeride-muse-miriam-makeba/
Elle manque évidemment ces femmes ne courent pas les rues.
Bonne journée
CaroLINE
Miss K.,
Je viens de voir l’éphéméride que tu lui avais en effet consacré. Elle le mérite largement.
@+, O.G.
Sublime, cette version instrumentale à la guitare acoustique de malaïka que je ne connaissais pas.
Dans la discographie de Makéba, il y a également une version exquise de Malaïka enregistrée avec Harry Belafonte.
On retient surtout de la vie sentimentale de la Mama Africa qu’elle a été mariée à Stokely Carmichael.
Il faut aussi se rappeler que son premier mari fut le trompettiste sud africain Hugues Massékéla.
Enfin, chaque fois que je passe devant l’ancien cinéma Vog (en « Ville » comme on disait à l’époque à Brazza), je me rappelle toujours de l’extraordinaire concert que Makéba avait donné à la fin des années 60 ou au début des années 70.
C’était la première fois que, gosse, j’entendais le morceau « Pata pata ». Elle avait également interprété une chanson congolaise de l’ensemble vocal de l’époque: « Les cheveux crépus » que dirigeait Jacques Loubélo.
Bonsoir à vous, et merci pour toutes les informations complémentaires que vous apportez. Je connaissais plus la version en duo avec Harry Belafonte. Je n’ai pas connu le cinéma Vog mais j’en ai beaucoup entendu parler, il parait que c’est maintenant une église de réveil ? Vérité ou mensonge ?
CaroLINE
Miss K.,
Ndeko na ngaï (Molekinzela) est notre bibliothèque à tous et à toutes ici. Il est notre médiathèque d’Alexandrie. Quoi que tu veuilles savoir sur le Congo, n’hésite pas à le lui demander. Tu ne seras guère déçue.
Au risque de me voir démenti par lui, je te confirme que Vog fut un très grand cinéma, je ne sais pas s’il faut dire le plus connu ou l’un des plus connus du pays. Le cinéma étant mort au Congo, les gens faisant leurs propres projections dans des « vidéos-clubs », à domicile etc., les salles de cinéma sont louées par des partis politiques et associations pour tenir des réunions et aussi par des églises dites du réveil. Je ne sais pas si le Vog est devenu propriété de cette célèbre église ou si c’est de la location, mais en effet les dimanches, c’est salle comble pour prier.
Pour en revenir au sujet principal, tu peux regarder ce lien où (déjà) Ndeko na ngaï nous apportait sa touche personnelle concernant notre Mama Africa, de même que Letsaa La Kosso, notre LLK aussi: http://obambegakosso.unblog.fr/2010/11/10/miriam-makeba-une-afrique-dans-nos-coeurs-pour-leternite/
Oui, j’ai voulu aussi mettre la version avec Harry Belafonte, un autre très grand que j’adore. Ce sera sans doute pour une prochaine fois.
@+, O.G.
Ndéko na ngai,
A propos du Cinéma Vog et des cinémas en général, à Brazza
Il faut savoir qu’au Centre Ville ou « en Ville » (Le quartier européen, il y avait deux cinémas: Le Cinéma Vog (le plus luxieux) et un autre qui devait s’appeler « Le Paris » (si je ne me trompe…
Le cinéma Vog était constitué d’une salle climatisée, entièrement couverte. On pouvait donc y projeter des films même en journée. Ce qui était le cas. Le Vog servait également de salle de spectacle ou de concert pour des vedettes venus de l’étranger. Ainsi Aznavour y a joué ainsi que des tas d’autres comme Makéba. Le billet d’entrée coûtait bien entendu très cher, ce qui permettait de décanter la clientèle. La séance de cinéma coûtait 1000 frs CFA pour la « matinée » (projection pour enfants) et 1500 frs CFA pour la soirée (projection pour adultes).
Il faut savoir que les cinémas des quartiers comme le cinéma LUX à poto-poto, le billet coûtait 30 frs cfa (matinée) et 50 ou 100 frs cfa selon qu’on était en « tribune » (espace couvert) ou non. Dans les cinémas de quartier on avait droit à deux longs métrages en soirée alors qu’au Vog, on y avait droit qu’à un seul long métrage.
Aller au Vog était un signe de distinction sociale compte tenu du pouvoir discriminant du prix de la séance.
Ndeko na ngaï,
Bien content que cette version te plaise, à toi, grand mélomane devant l’Éternel. Oui, j’aurais pu aussi rappeler son mariage avec le grand Massékéla et je reconnais que je fais partie des gens qui, à tort, réduisent sa vie sentimentale à ce mariage avec Turé.
@+, O.G.