Epurebere, adi ibo ya ndziya yo: le blog d'Obambé Mboundze Ngakosso

Kemet (l'Afrique), les Kamit (les Africains), leurs relations avec le reste du monde, les essais qui me frappent, etc., voilà les sujets de cet espace

  • Accueil
  • > Société
  • > Monsieur le Blanc, un geste pour mon peuple, s’il vous plaît

23 janvier 2013

Monsieur le Blanc, un geste pour mon peuple, s’il vous plaît

Classé dans : Société — Obambé Mboundze GAKOSSO @ 13 h 33 min

Monsieur le Blanc, vous la voyez, ma main tendue ? Allez, un geste, s’il vous plaît, un petit geste pour mon peuple qui souffre tant. Cette phrase, vous ne l’avez sans doute jamais entendue, prononcée telle quelle. C’est possible. Mais dans la réalité, nombre de nos monarques et ministres, africains, la prononcent, quand ils sont face au premier occidental venu qui a un tant soi peu de responsabilités politiques, économiques ou culturelles (voire les trois), dans son quotidien.

Monsieur le Blanc, un geste pour mon peuple, s'il vous plaît dans Société mendiantQuand on met un projecteur sur le Congo, c’est encore plus criard.

Ce n’est pas le premier billet que je vais consacrer à cette question. Vous me direz sans doute que j’enfonce – encore une fois, hélas ! – une porte ouverte. Je ne répondrai pas. Vous me direz que je ne fais que ressasser un constat que tout le monde a fini par faire depuis belle lurette. Je continuerai à écouter et à lire vos avis et critiques*.

Nos dirigeants ont réussi au-delà de leurs espérances ce que l’esclavagiste, le négrier et le colon avaient réussi, bien au-delà de leurs espérances (eux aussi) : l’infantilisation d’une bonne partie du peuple congolais. Impossible de suivre le journal télévisé sans assister à une remise de « dons » de la part d’un ambassadeur occidental, d’un ministre du même coin du globe, etc., pour notre gouvernement, pour un hôpital. De l’autre côté, ce sont des députés, ministres et hauts-fonctionnaires congolais (ou leurs épouses) qui font la même chose dans les quartiers, les villages etc.

Nous sommes contaminés. La plèbe commence à trouver cela normal. Répétez à force une ânerie, croyez-moi, elle finira par devenir une très bonne chose.

Récemment, un micro-trottoir a été réalisé dans un quartier Sud de Mfoa. Un habitant se plaindra de la qualité des routes. On sait tous qu’elles sont nulles et que le gouvernement s’en fout. Ok ! on est d’accord avec lui. Là où les bras m’en tombent, c’est quand il demande carrément à l’ambassadeur de France (qui passe souvent par cette route, dans son beau 4*4) d’aider les populations (donc le gouvernement), à construire cette route.

J’ai honte, je ne vous le cache pas, en écrivant moi-même ces lignes car c’est encore une preuve que notre dignité, notre honneur ont vraiment été vendues, mais à un prix dérisoire. C’est tout de même hallucinant. Tout simplement.

Comment a-t-on pu tomber aussi bas, au point de penser, de croire ne serait-ce qu’un instant que notre bonheur, notre bien-être pouvait être entre les mains d’autrui ? Je me souviens que la première fois que j’ai touché la fameuse bourse des étudiants congolais, trente (30) mille francs CFA (non dévalués), j’étais fier. Pourtant, je savais bien que cela ne valait absolument rien, pour un jeune devant s’acheter des livres et payer deux bus pour aller à la fac et deux autres bus pour en revenir, mais il y avait la fierté de savoir que c’étaient là les fruits de mon travail. Je ne m’étais pas cassé la tête pour rien.

Nos gouvernants qui savent combien nous sommes un pays riche mais appauvri**, mais ils ne se gênent pas pour tendre sans cesse la main vers les bourreaux d’hier (qui le sont encore, de temps en temps, voire régulièrement les bourreaux d’aujourd’hui, avec leur complicité, évidemment) pour mendier et quémander. Ces derniers, tout sourires, refourguent du matériel de piètre qualité, mais la facture en final de compte est présentée à ce même peuple avec l’évasion de nos capitaux, notre argent officiellement gardé au Trésor public français, des contrats léonins signés avec des firmes françaises etc.

Non, vraiment j’ai honte et je m’en tiens là.

Pour aujourd’hui.

Obambé GAKOSSO, January 2013©

—————————————————————————————-

* : Il y en a effet plus de vive voix d’abord et ensuite, en privé.

** : Replongeons-nous dans notre histoire, même l’histoire immédiate. Le dernier budget lasse plein de pays rêveurs, pour les 3-4 millions de Congolais que nous sommes…

Une réponse à “Monsieur le Blanc, un geste pour mon peuple, s’il vous plaît”

  1. Babou dit :

    Bambi,

    Encore une fois, tu perds ton temps en Europe. Toutes ces années passées là-bas t’ont servi à quoi, à part enrichir le trésor français qui s’en foutra de toi bientôt?

    Babou

Laisser un commentaire

 

Posedepierre |
Sylvie Marcotte - Mon CV |
Blogtech |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Liumx91
| Ecrirelemonde
| Plaisirsdelavie