Epurebere, adi ibo ya ndziya yo: le blog d'Obambé Mboundze Ngakosso

Kemet (l'Afrique), les Kamit (les Africains), leurs relations avec le reste du monde, les essais qui me frappent, etc., voilà les sujets de cet espace

17 janvier 2013

Il y a 52 ans, Lumumba était assassiné

Classé dans : Anniversaire — Obambé Mboundze GAKOSSO @ 14 h 25 min

Oui. C’était le 17 janvier 1961. Patrice Emery Lumumba, né le 02/01/1925 à Onalua. Premier premier ministre du jeune État (indépendant le 30/06/1960) du Congo-Kinshasa, était assassiné. On connaît ses assassins. Qu’ils soient Africains ou Occidentaux, nous les connaissons tous. Même si aucun tribunal africain, ni européen et encore moins américain. On nous dit qu’un procès va s’ouvrir sous peu en Belgique.

Il y a 52 ans, Lumumba était assassiné dans Anniversaire pelBien entendu, je suivrai comme vous cette affaire avec la plus grande attention, même si cela ne nous rendra jamais notre Lumumba, même si cela ne résoudra pas les difficultés immenses que subit ce pays, la RDC, du fait aussi en partie de l’exploitation par le roi des Belges et par une partie de ses sujets (Flamands comme wallons), des décennies durant.

J’aurais voulu vous en dire plus sur cet homme, mais j’ai plus envie, de le faire parler lui-même, par des phrases chocs dont il avait le secret. Par ses formules qui lui étaient propres. Il y a aussi des mots des autres, de cette époque. Des mots qui ne plaisent pas forcément, mais qui ont été prononcés et écrits. Ce n’est pas une vue de l’esprit… Au moment où certains de ses pairs sur le continent avaient choisi la voie de la Trahison (Félix Houphouët-Boigny par exemple) et que d’autres, tout en trahissant, avaient juré sa perte (l’abbé défroqué, Fulbert Youlou), lui était demeuré debout, digne, droit. Les Africains qui ont une passion débordante pour les études devraient savoir que Lumumba n’a jamais fait d’université. Jamais. Il a appris dans la plus belle et dans la meilleure des écoles : celle de la vie, où il a vus son peuple souffrir le martyr, de la pire façon.

Lisons…

Obambé GAKOSSO, January 2013©

 

Le Congo a été et n’a pu être qu’une œuvre personnelle. Or, il n’est pas de droit plus légitime que le droit de l’auteur sur sa propre œuvre, fruit de son labeur. Mes droits sur le Congo sont sans partage, ils sont le produit de mes peines et de mes dépenses. Le mode d’exercice de la puissance publique au Congo ne peut relever que de l’auteur de l’État. C’est lui qui dispose légalement, souverainement, et qui doit forcément continuer à disposer seul, dans l’intérêt de la Belgique, de tout ce qu’il a créé au Congo. Leopold II, roi des Belges, le 03 juin 1906.

Les missionnaires sont les éducateurs naturels des sauvages. Les missionnaires seuls feront que notre colonie deviendra un jour le prolongement de la Mère Patrie. Commandant Michaux, 1910.

Le désir essentiel de l’élite congolaise est d’être des ‘Belges’ et d’avoir droit à la même aisance et aux mêmes droits. P.E. Lumumba, 1956

Malgré les frontières qui nous séparent, nous avons la même conscience, les mêmes soucis de faire de ce continent africain un continent libre, heureux, dégagé de toute domination colonialiste. Nous sommes heureux de constater que cette conférence s’est fixé comme objectif: la lutte contre tous les facteurs internes et externes qui constituent un obstacle à l’émancipation de nos pays et à l’unification de l’Afrique. Parmi ces facteurs, on trouve le colonialisme, l’impérialisme, le tribalisme et le séparatisme religieux qui, tous, constituent une entrave sérieuse à l’éclosion d’une société africaine harmonieuse et fraternelle. P.E. Lumumba, Accra, 1957

Vous êtes tous endormis. Vous pensez que l’indépendance vous sera offerte sur un plateau d’argent, mais il faudra lutter pour l’obtenir et je suis décidé à me battre pour arracher notre indépendance. P.E. Lumumba, le 28/12/1958, après un meeting devant 10.000 personnes, dans le quartier de Matonge. Ses compagnons de route, Joseph Ileo Sango Wamba, Cyril Adoula et albert Kalonji se démarquent de lui et le trouvent « dangereux », « démagogue ».

 

C’est de la provocation ! crie un haut-fonctionnaire belge le 01/01/1959. Pourquoi ? Parce que, devant une foule de 1500 personnes, avant de commencer leur meeting, Lumumba leur demande d’observer 5 minutes de silence, en mémoire des Congolais morts sous les balles du colonialisme le 04/01 précédent

 

La masse est beaucoup plus révolutionnaire que nous. Quand nous sommes avec la masse, c’est la masse même qui nous pousse, elle voudrait aller beaucoup plus rapidement que nous. P.E. Lumumba, le 22/04/1959

 

Je ne vise pas du tout mon intérêt personnel mais seulement l’intérêt supérieur du pays. Le gouvernement belge veut se retirer de la scène politique congolaise mais entend remettre la gestion du Congo dans les mains des leaders ayant toutes ses sympathies. Je n’ai pas la sympathie du gouvernement belge, pas plus que celle d’autres milieux officiels. Je suis considéré comme un homme dangereux parce que je refuse de me laisser corrompre. Je puis vous dire qui si j’avais accepté de « jouer le jeu », comme l’ont fait certains leaders congolais opportunistes, je serais aujourd’hui soutenu par la Belgique et considéré comme son plus grand ami. On veut créer un gouvernement de marionnettes mais on craint aussi la réaction populaire. Au train où nous allons, il n’y aura pas le moindre changement dans ce pays à la date de l’indépendance et les Congolais auront l’impression d’être dupés. On aura alors le choc en retour, et alors que les leaders seront satisfaits des quelques portefeuilles que la Belgique leur aura confiés, ce sera le peuple qui fera sa révolution. P.E. Lumumba, juin 1960.

Le Patrimoine national nous appartient. Nous-mêmes, les ministres, nous allons dans les milieux ruraux, nous allons labourer la terre pour montrer au pays comment nous devons faire nos coopératives. Nous ne voudrons jamais tromper le peuple et le peuple sait très bien que depuis nous sommes au pouvoir aucun ministre a été payé. Nous mangeons avec le peuple, nous n’avons pas besoin d’argent. P.E. Lumumba, conférence de presse du 09/08/1960

 

3 réponses à “Il y a 52 ans, Lumumba était assassiné”

  1. Koreda dit :

    En lisant cet article, je comprends mieux les idées de Lumumba,son nationalisme exacerbé. Comment d’ailleurs ne pas le comprendre ? Cela aurait dû être pareil pour tous ceux de sa génération, mais c’est à croire qu’ils n’avaient pas la même vision du patriotisme, de la dignité. 52 ans plus tard, voilà où nous en sommes… !!

  2. St-Ralph dit :

    Ils ne sont pas nombreux, ceux qui ont refusé de se laisser corrompre en sympathisant avec le colonisateur ou l’ancien colonisateur. Aujourd’hui, même dans la population africaine – donc pas seulement dans l’élite – il y a des gens qui pensent que leur bonheur est avec les Européens dans la conduite des affaires de leur pays. Les gens comme Lumumba sont de moins en moins nombreux en Afrique.

  3. Koreda,

    Oui, comme tu dis si bien, 52 ans plus tard, voilà où nous en sommes… !! : c’est bien triste et malheureux…

    @ St-Ralph,

    Aujourd’hui, même dans la population africaine – donc pas seulement dans l’élite – il y a des gens qui pensent que leur bonheur est avec les Européens dans la conduite des affaires de leur pays. Pathétique. Ce constat, on est nombreux à le faire. Sans cesse…

    @+, O.G.

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