Docteur Denis Mukwege, le courage d’un Africain
Chacun a son échelle de valeurs. J’en conviens. La douleur des uns n’émeut pas forcément les autres. mais quand une aiguille nous pénètre dans la chair, nous en voulons à la terre entière de ne pas s’occuper de nous, de nous abandonner, de regarder vers d’autres cieux. Il en est ainsi des humains, bien souvent. Même si ce n’est pas le cas de tout le monde. aussi, la guerre qui se déroule en RDC, si elle n’émeut pas plus que cela les dirigeants de pays hors de notre continent, je ne m’en préoccupe pas le moins du monde : ce sont a priori des affaires africaines.
Mais ce qui m’énerve le plus, c’est de voir que très peu de gouvernements africains agissent afin de stopper cette hémorragie qui voit nos sœurs, filles, mères etc. se faire violer et tuer comme sur un jeu vidéo où les morts ne sont pas réels du tout. Inutile d’ajouter que de jeunes hommes, des hommes âgés, dans le Kivu, sont également victimes de cette guerre, devant l’indifférence quasi générale des monarques africains qui donnent l’impression qu’au-delà de leurs petites personnes, de celles de leurs familles biologiques et de quelques membres de leurs clans, et surtout de leurs trônes, rien n’est plus important sur ce continent.
Le docteur Denis Mukwege est natif du Congo-Kinshasa (actuelle RDC) en 1955. À l’Institut Biwindi de Bukavu (Est de la RDC) en 1974, il obtient un diplôme de biochimie. En 1976, il début des études de médecine au Burundi. Un an après avoir commencé à exercer, il obtient (1984) une bourse pour se spécialiser à Angers (France) en gynécologie. 1989 est l’année de son retour au pays, au Sud-Kivu ; où il médecin et en même temps directeur de l’hôpital Lemera. Le salaire de misère qu’il gagne contraste terriblement avec ce qu’il gagnait en France. Mais il se bat. 1996 est l’année de l’avancée des rebelles de Laurent Désiré Kabila et son hôpital est détruit : personnel médical et malades sont assassinés… C’est un miracle s’il s’en sort et on le retrouve à Nairobi (Kenya).
Obstiné, déterminé, emporté par un amour immense pour son pays, il ne baisse pas les bras et retourne à Bukavu où il fonde un nouvel hôpital, celui de Panzi* et là, il met en lumière une nouvelle pathologie qui sera son nouveau cheval de bataille : la destruction des organes génitaux féminins.
Je ne vous en dis pas plus sur lui, mais encore une fois, je voudrais m’adresser à nos décideurs qui jettent des sous par les fenêtres tous les jours que Dame Nature fait : que font-ils ? Où sont-ils ? Jusques à quand ils vont demeurer complices de ces atrocités dans l’Est de la RDC.
Regardez cette vidéo du Dr. Mukegwe qui, avec de modestes moyens, fait des miracles en opérant des femmes et des filles, pendant que nos monarques (et leurs cours) vont se faire soigner tous les jours à Paris, Barcelona, Milano etc. Je me souviens qu’aux premières heures du début de la guerre dans l’Est de la RDC, le ministre de l’Intérieur, Gaétan Kakudji, cousin (dit-on) du président Kabila (père) s’était envolé pour l’Europe, Pour ses soins, avait-il dit…
La vidéo dure 11 mn, mais vous pourrez vous arrêter à la septième minute car après, c’est le public qui parle et ce n’est pas forcément la qualité.
Obambé GAKOSSO, January 2013©
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