Taxes, impôts etc.: à quoi ça rime?
Ces mots ne sont pas récents. Ils existent depuis la nuit des temps et il y a même des pays qui ont connu des émeutes et autres jacqueries à cause d’elles, quand le peuple, trop spolié au profit des bourgeois, ses rois et autres suzerains, en avait marre.
Dans un pays sérieux, on doit expliquer au peuple le pourquoi des taxes et des impôts. On doit aussi lui dire à quoi cela sert, au quotidien.
Au Congo-Mfoa, je me demande tous les jours pourquoi on est autant taxé.
En son temps, le pauvre André Milongo, qui avait longtemps vécu aux USA, avait expliqué qu’il était tombé des nues en apprenant que ce qu’il paierait pour amener sa voiture de Ndjindji à Mfoa, lui revenait plus cher que des USA au port de Ndjindji.
En 14 mois de transition, lorsqu’il avait les rênes du pays en mains, je n’ai pas le souvenir qu’il ait tenté d’inverser les choses. On me dira que 14 mois, c’était sans doute insuffisant. Certes !
Octobre 1997, janvier 2013. Cela fait un peu plus de 15 ans, depuis le retour de Denis Sassou Nguesso et du PCT (Parti congolais du travail) au pouvoir. Il est tout simplement hallucinant de voir que la moindre importation d’un produit non fabriqué au Congo coûte les yeux de la tête (je suis poli).
J’ai eu l’occasion, dans le cadre de certaines activités, de regarder ce qui existait comme taxes à l’importation dans un pays comme le Maroc. Les produits les plus taxés sont ceux qui sont localement fabriqués. Pour favoriser la production locale donc, et un peu protéger les producteurs, c’est une très bonne chose. Mais au Congo, que produisons-nous, à part ce que Dame Nature a bien voulu nous donner, dans sa grande générosité ? Sortis du pétrole et du bois, rien, plus rien. Faut-il rappeler que le Maroc qui n’exporte aucune goutte de pétrole est un pays économiquement plus avancé que le nôtre? Et que malgré les slogans lancés tous les jours au bord du fleuve Congo et de l’Océan Atlantique, nous ne rattraperons pas le Maroc d’ici 50 ans. On prend le pari?
Achetez une voiture à Bruxelles. Payez tout ce qu’il faut pour qu’elle arrive au port de Ndjindji. Et là-bas, demandez combien il vous en coûtera pour la dédouaner. Combien il vous en coûtera pour l’emmener ensuite à Nkayi ou Mfoa : prenez des médicaments avant, sinon c’est l’évanouissement que vous risquerez… Que je sache, le Congo n’a jamais fabriqué la moindre voiture. Et cela est valable pour les tracteurs et autres matériels fabriqués en métal comme des grues etc. Et quand on pense que la majorité de nos autorités, leurs proches et d’autres pontes de l’administration ne paient aucune taxe en important tout ce qu’ils veulent, c’est vraiment le comble.
Qui codifie les choses chez nous ? Qui décide de ce genre de choses ? Faut-il une jacquerie pour que le gouvernement ouvre enfin les yeux et comprenne qu’il nous conduit dans le mur avec des taxes aussi aberrantes, défiant le bon sens ? L’abbé défroqué, Fulbert Youlou était tombé pour moins que ça. 49 ans après, ses thuriféraires n’en sont toujours pas revenus, accusant bêtement soit la France, soit les syndicats congolais, soit encore les deux officiers – Félix Mouzabakani et David Mountsaka – d’en être les responsables alors que, tout simplement, le peuple en avait marre. Et quand un peuple en a marre, aucune canonnière ne peut l’arrêter…
Obambé GAKOSSO, January 2013©