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9 décembre 2012

Hugo Chàvez le transparent

Classé dans : Politique,Santé - Médecine et autres sciences — Obambé Mboundze GAKOSSO @ 10 h 03 min

 

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Danny Glover et Hugo Chavez

Au Congo rive Droite, on aime tellement les postes et les nominations que je viens d’apprendre qu’un directeur de la cinématographie a été nommé. Récemment. Pourquoi pas, mais je me demande bien à quoi il va servir et avec quel budget il va travailler… Au Venezuela, le chef de l’État, qui n’a pas besoin qu’on lui explique les choses 100.000 fois, Hugo Chàvez a frappé fort en faisant un don extraordinaire à l’homme de cinéma Danny Glover.

En effet, Danny Glover*, Africain-Américain a comme projet de faire un film sur la vie de Toussaint Louverture, général et héros de l’indépendance ayitien. En 2006, il en émettait l’idée et en 2007, le président vénézuélien, que D. Glover soutient promet une contribution du Venezuela à hauteur de 18 millions de dollars US, soit 60% du budget : excusez du peu ! On sait tous combien le cinéma coûte de l’argent et combien les producteurs sont frileux lorsqu’il faut mettre la main au portefeuille, pour financer des films, et pire encore quand cela concerne des héros africains ou d’extraction africaine.

Le panafricanisme ne devrait pas être que des mots. Depuis quelques années, on ne compte plus les chefs d’État sur notre continent qui se sont d’un seul coup découvert une fibre panafricaine. Nous devrions tous nous en réjouir car la famille s’agrandit, devrait-on penser. Or, dans la pratique, il n’en est rien. Passons sur tout ce que nous décrions. Combien de nos princes ont déjà sorti le chéquier pour la mémoire des nôtres, esclaves et descendants d’esclaves des Amériques, pour un film, une pièce de théâtre, un essai ou un roman ? Je ne sais pas. il en existe peut-être. Mais pour Louverture, Le premier des Nègres, comme il se faisait appeler, comme cela aurait été beau que d’autres gouvernements suivent Chàvez et que Glover boucle son film (qui n’est pas encore réalisé). Mais on attendra longtemps…

Je suis métis. Mon père est Noir comme Amadou. Tels furent quelques mots prononcés par Chàvez en août 2008, en visite au Mali, devant le président Amadou Toumani Touré et devant une foule de Maliens en joie. Si on n’a pas l’habitude d’entendre Chàvez parler de ses origines africaines, on ne peut pas lui reprocher de ne pas vouloir nous mettre dans le même bateau de la lutte anti-impérialiste : Chàvez est des nôtres et ses combats sont aussi les nôtres. Peu importent les critiques virulentes des media occidentaux à son encontre, nous devons avoir cela à l’esprit.

Le président Georges Pompidou, qui dirigea la France de 1969 à sa mort, en 1974, en connivence avec ses médecins, son entourage et ses gouvernements, mentaient sans la moindre gêne aux Français sur son état de santé en disant que le président souffrait de « grippes à répétition ». Il souffrait en fait d’une maladie du sang, grave, et il mourra de la maladie de Waldenström. Les candidats à la présidentielle, après sa mort et face au tollé provoqué par tous ces mensonges s’engageront à publier des bulletins de santé régulier. Mais à vouloir chasser le naturel, il revient tôt ou tard, en galopant ou pas. François Mitterrand est élu le 10/05/1981 et il sait déjà qu’il souffre d’un cancer de la prostate : lui et ses médecins aussi danseront au bal masqué des menteurs en publiant de faux bulletins. En 1992, Mitterrand doit se faire opérer : tout le monde voit bien qu’il est malade et voilà-t-y pas qu’il sort de sa bulle pour révéler publiquement son cancer. Elle est belle la démocratie… Chàvez lui, ne cache à personne qu’il est souffrant. Son cancer est connu de tous les Vénézuéliens et fait les choux gras des officines occidentales qui doivent faire des messes au quotidien afin que cet homme meure et qu’ils puissent faire main basse sur le pétrole vénézuélien et appauvrir le peuple vénézuélien.

Aujourd’hui encore, dans l’actualité, on a reparlé de ce grand homme qui a demandé à son vice-président, Nicolas Maduro, d’assurer l’intérim à la tête de l’État en attendant son séjour à Cuba où il se soigne car son cancer connaît une récidive et il le dit lui-même, Les douleurs sont assez importantes. Et cet homme, qu’une bonne partie de la presse occidentale qualifie sans cesse de dictateur, a demandé, au Parlement, l’autorisation de quitter le pays plus de 5 jours, pour ses soins complémentaires à La Havane. Qui dit mieux ?

Les Africains CFA ont une fascination extraordinaire pour la France (en particulier) et pour l’Occident (en général). Le temps a beau passé, ils ne sont pas nombreux à changer leurs paradigmes. Ils ne sont pas nombreux à varier leurs grilles de lecture. Ils sont sur un continent (ou bien en sont issus) où les présidents de la République disparaissent des semaines, des mois entiers pour aller en Europe ou aux Amériques, et cela ne choque personne. Tout le monde sait combien nos princes ont pris des abonnements avec les hôpitaux et les cliniques d’Europe, pour se soigner, cachant cela au peuple. tout le monde le sait, mais cela ne devient officiel que lorsque le guide local meurt. On se souvient des cas Bongo Ondimba (2009), Eyadéma père (2005) etc. Entre Chàvez, qui se bat pour que son peuple connaisse un mieux-être et qui dit la vérité sur sa maladie, qui va se soigner à Cuba, chez ses frères du continent, à un demi-pas de son pays, et les autres, mon choix est clair : c’est Chàvez !

 

Obambé GAKOSSO, December

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* : Inoubliable dans La couleur pourpre avec Whoopi Goldberg (1985)

6 réponses à “Hugo Chàvez le transparent”

  1. Mère Evé dit :

    Oui, mon frère, c’est une lecture. J’admire beaucoup Chavez pour sa solidarité internationale, mais au niveau intérieur je suis toujours dans le doute. Il y a des choix et des formes qui tiennent à des partis-pris et à la personnalité. Mon court séjour dans son pays (3 semaines) et les échos par mon frère qui y vit depuis 6 ans (mais qui est assez capitaliste, sans être non plus complètement aveugle) m’ont démontré que derrière cette belle façade il a aussi de sacrés défauts.
    En fait, au Vénézuela, j’ai eu un rappel très vif du Congo Mfwa, dans l’attitude des populations, ce côté apathique car on attend tout de l’Etat, et de la rente pétrolière. Bien sûr, je grossis le trait sur l’apathie, ce n’est pas une généralisation grossière, mais une sensation très nette.
    Alors mon frère pose toujours cette question : comment Chavez peut-il aller aider l’extérieur pendant que les siens sont dans la souffrance ? Et là, quand tu vois les délestages programmés, l’eau rationnée, les vivres qui manquent en rotation régulière dans les magasins, pas d’huile ou de farine, sucre ou café pendant 3 semaines… Très peu de viande et de qualité médiocre, alors que le pays est un bijou pour tout produire, tu as le devoir de te poser des questions.
    Soyons donc objectifs, même sur des modèles impressionnants comme cet homme unique à qui on ne peut dénier des qualités rares, mais qu’il faut étudier sous toutes ses facettes…

  2. Obambé GAKOSSO dit :

    ME,

    Le regard de ton frère est très intéressant car il y vit. Mais tu remarqueras que j’ai fait une comparaison directe entre lui et ses pairs africains: mon choix est clair.

    Tu liras la presse occidentale qui lui mène une guerre sans merci: non seulement elle ne lui reconnaît aucun mérite (même quand il perd un référendum et en accepte les résultats), mais leur problème est essentiellement la question pétrolière. Combien disent que le Venezuela a énormément de stations de carburant aux USA?

    Oui, son bilan « interne » n’est pas des plus reluisants, mais il vaut largement que ses pairs africains.

    @+, O.G.

  3. Molekinzela dit :

    Ok pour l’initiative de ses soins de santé à Cuba. Chavez, contrairement à ses pairs, a confiance au système de santé d’un pays du tiers monde.
    Or, contrairement à Cuba, le vénézuéla

  4. Molekinzela dit :

    Ok pour l’initiative de ses soins de santé à Cuba. Chavez, contrairement à ses pairs, a confiance au système de santé d’un pays du tiers monde.
    Or, contrairement à Cuba, le Vénézuéla dispose de plus de ressources financières. Par conséquent, il est capable de se doter d’un équipement et des professionnels de pointe. Pourquoi s’en prive-t-il alors?
    Cuba, malgré tous les critiques qu’on peut lui formuler a su concevoir un système éducatif et de santé adaptés à sa situation.
    Pourquoi le Vénézuéla, qui a autant de moyens, ne songe-t-il pas à en faire autant?

    • Ndeko na ngaï,

      Ton approche est très intéressante car tu te poses des questions et ne réagis pas comme la presse occidentale et l’Occidental moyen qui gobe tout ce que lui dit la TV (« Puisque c’est la TV qui le dit donc c’est vrai ! »)
      Je t’invite à suivre ces deux vidéos avec le Belge Michel Collon, bête noire des media acquis à la cause du libéralisme sauvage (même certains qui se disent de gauche, comme Libération qui n’a cessé de mentir sur Chàvez).

      Tu auras, au sortir de ces deux vidéos*, un autre regard. Je n’ai jamais été au Venezuela, mais de par les informations que j’ai, cet homme travaille quand même. Bien entendu, quand on est exigent, on souhaiterait avoir plus, mais n’oublions jamais quel a été le point de départ. De plus, Chàvez a aidé Evo Morales (22/01/2006) et Rafael Corea (26/11/2006) et afin que ces deux hommes accèdent au pouvoir en Bolivie et en Équateur. Ils sont de la même famille politique et, dans le sillage du libérateur de cette partie du continent, Simon Bolivar, il y a un rêve d’unification mais qui ne pourra se faire si l’ennemi, les USA, dominent aux frontières. Il est donc nécessaire que les voisins aussi voient arriver au pouvoir des forces progressistes. Sinon, ce sera vain. Cela coûte de l’argent. Kwamé Nkrumah disait que « L’indépendance du Ghana n’aura pas de sens sans la libération totale du continent. » Voilà ce que Chàvez a fini par comprendre.

      @+, O.G.
      ———————————-
      *: http://blogdejocelyne.canalblog.com/archives/2012/07/17/24726110.html

  5. St-Ralph dit :

    Quiconque ne se plie pas aux injonctions des capitalistes étrangers n’est rien d’autre qu’un dictateur aux yeux des médias des nations puissantes. Chàvez est indiscutablement un dirigeant admirable parce qu’il agit selon ce qui lui semble bon pour son peuple sans tenir compte des plans étrangers. Quant à sa gérérosité à l’égard du projet de Danny Glover, je dis bravo ! Et tu as tout à fait raison de te demander ce que les prétendus riches africains ont fait pour la promtion de l’art en Afrique. Que l’on nous dise qui a soutenu quoi ou qui ! Les riches africains ignore le mécénat ; ils ignorent qu’en Europe de nombreux artistes ont pu se consacrer pleinement à leur art grâce à des riches qui les ont protégés, logés et nourris leur ont octroyé une aide financière. Afin que certains puissent se consacrer à leur art à plein temps, l’état français a, par exemple, pris l’initiative de leur accorder une pension.Aussi parle-t-on des pensionnaires de la Comédie Française. Bravo Chàvez !

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