Epurebere, adi ibo ya ndziya yo: le blog d'Obambé Mboundze Ngakosso

Kemet (l'Afrique), les Kamit (les Africains), leurs relations avec le reste du monde, les essais qui me frappent, etc., voilà les sujets de cet espace

29 novembre 2012

Déportation de Koudou Gbagbo: il y a un an déjà

Classé dans : Côte d'Ivoire,Politique — Obambé Mboundze GAKOSSO @ 11 h 22 min

Déportation de Koudou Gbagbo: il y a un an déjà dans Côte d'Ivoire lgkAlmamy Samory Touré dit Le Malinké.  Bédazin Boaijéré Honu Bowelé dit Gbêhanzin. Ahmadou Bamba Mbacké. Koudou Gbagbo. Tous sont Africains. Tous sont des figures politiques de notre continent. Tous ont connu la déportation.

A.S. Touré, natif vers 1830 dans l’actuel Guinée (à Miniambaloudougou) avait fondé l’empire du Wassoulou et résista à la pénétration coloniale française. Il fut déporté au Gabon en 1898 et y mourra en 1900. Gbêhanzin, né vers 1844 dans l’actuel Bénin était roi d’Abomey et du Dahomey. Il combattra les troupes françaises, conduites par le général Alfred Dodds. Il sera déporté en Martinique (1894), en Gironde (1906) et dès le lendemain en Algérie où il mourra en 1906. A. B. Mbacké est né à Mbacké (Sénégal) vers 1853. Chef religieux et non pas politique, bien que prêchant la paix, il sera arrêté par les autorités françaises. La lecture du motif fait sourire : Il ressort clairement du rapport que l’on a pu relever contre Ahmadou Bamba aucun fait de prédication de guerre sainte, mais son attitude, ses agissements, et surtout ceux de ses principaux élèves sont en tous points suspects. Il est déporté au Gabon (1895) puis en Mauritanie (1903). Il meurt en 1927 au Sénégal où il fut autorisé à retourner en 1907.

Le plus jeune des quatre, Gbagbo, j’en ai encore entendu parler récemment, le samedi 20/10/2012 dernier. Le juriste franco-sénégalais Albert Bourgi est revenu plusieurs années en arrière. Il avait rencontré Gbagbo qui était opposant au président Félix Houphouët-Boigny. Inimaginable ! Comment cet homme pouvait-il oser penser un seul instant. Bourgi et des amis sénégalais étaient convaincus que Gbagbo était fou. C’était en plein Paris. Dans le quartier où se situe La Sorbonne. C’est cette folie, cette détermination qui ont fini par conduire Gbagbo et le FPI (Front patriotique ivoirien) au pouvoir en octobre 2000, jetant un terrible grain de sable dans la belle mécanique, excellemment huilée de la Françafrique. Personne dans les officines du Quai d’Orsay, à l’Elysée (Chirac est président) n’avaient mis un likuta sur la victoire de cet historien qui depuis 1970 avait décidé de défier le Bélier de Yamoussoukro (Houphouët-Boigny). Fait rarissime en Afrique, un homme qui a organisé les élections (Robert Gueï), qui a dit qu’il avait gagné l’élection présidentielle a fini par jeter l’éponge, face à la pression d’une partie du peuple ivoirien qui était descendue dans la rue pour soutenir et mener au palais présidentiel leur champion. Inédit depuis 1960. La France n’avait pas prévu cela et dès le 19/09/2002, elle a rappelé aux Africains qu’il n’était pas bon de ton d’entraver les plans fourbis par Paris.

La tentative de putsch du 19/09/2002 finira par aboutir à la déportation du président Gbagbo le 29/11/2011 à La Haye, aux Pays-Bas. La déportation de cet homme est encore la preuve que l’unité africaine ou l’union est un leurre. Car une Afrique unie n’accepterait jamais qu’un de ses fils, qu’une de ses filles soit déporté. C’est tout simplement inconcevable. Il est malheureux de voir que pour juger cet homme, le régime installé par les canons et les bombardements français à Abidjan, décide de l’envoyer loin de nos terres, à des milliers de kilomètres. L’Ethiopie et le Liberia n’ont jamais été colonisés : je ne me souviens pas avoir entendu feu Mélès Zenawi (Premier ministre éthiopien de 1995 à sa mort, en 2012) ni la présidente du Liberia Ellen Johnson Sirleaf (en poste depuis 2005), une seule fois proposer que Gbagbo soit jugé dans leur pays. La déportation de Gbagbo est une honte pour l’Afrique. C’est une tâche sur tous nos drapeaux réunis, et particulièrement sur ceux de la Côte d’Ivoire que souille chaque jour le régime en place et sur celui de l’UA (Union africaine). C’est encore une preuve de l’incapacité de nos dirigeants à comprendre comment fonctionne le monde et surtout où il va. Si les trois prédécesseurs de Gbagbo cités plus haut ont été déportés dans des contextes très particuliers (le continent est alors totalement occupé par des forces néfastes), le contexte actuel ne devrait pas pardonner un tel laisser-aller, une telle légèreté il est tout de même curieux que, depuis des années que la Belgique dit qu’elle est prête à juger le président Hissein Habré (président tchadien de 1982 à 1990), le Sénégal freine des quatre fers pour ne pas l’y envoyer et en même temps ne veut pas le juger. Pendant ce temps, Gbagbo est livré à une pseudo justice internationale comme un vulgaire colis.

Livré par des Africains, comme du temps de l’esclavage. Les commanditaires et maîtres d’ouvrage sont les mêmes : l’Occident. Les maîtres d’œuvre sont encore et toujours les mêmes : les Africains. Il serrait temps pour nous, en ce jour de triste anniversaire de réfléchir encore une fois à une véritable mise sur pieds d’une armée panafricaine. Que cela se fasse à deux pays ou à vingt, ce n’est pas important. Des pays comme l’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Angola, le Tchad et le Sénégal ont des armées qui pourraient très bien en constituer le noyau pour défendre notre immense territoire de trente millions de kilomètres carrés.

Que l’on l’apprécie un président ou pas, qu’il soit de notre bord politique ou pas, en tant qu’Africain, on ne saurait tolérer que son destin dépende du bon vouloir et de l’humeur de l’Occident. C’est une situation intenable. Même si on dit s’en foutre de la politique et des hommes politiques, c’est une honte pour le milliard d’Africains que nous sommes.

Un proverbe lari dit que quand on est sorti du ventre de sa mère, on ne peut y retourner. Nous devons faire ce bond en avant pour bien confirmer qu’il est temps de se reprendre en main. Et cela passe aussi par régler nos problèmes sur notre continent et non plus chez les autres. Les autres eux, ne nous envoient jamais leurs accusés. Même les pires criminels.

 

Obambé GAKOSSO, November 2012©

Une réponse à “Déportation de Koudou Gbagbo: il y a un an déjà”

  1. Alain dit :

    Bonjour Bambi,

    J’ai appris récemment que sa femme aussi risque d’être déportée là-bas. Dans toute l’Afrique c’est la seule femme qu’ils ont trouvée qui aurait soi-disant fait du mal?

    C’est vraiment triste car en plus malgré son âge, elle est plutôt belle femme.

    Alain

Laisser un commentaire

 

Posedepierre |
Sylvie Marcotte - Mon CV |
Blogtech |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Liumx91
| Ecrirelemonde
| Plaisirsdelavie