Epurebere, adi ibo ya ndziya yo: le blog d'Obambé Mboundze Ngakosso

Kemet (l'Afrique), les Kamit (les Africains), leurs relations avec le reste du monde, les essais qui me frappent, etc., voilà les sujets de cet espace

8 novembre 2012

Pas de profs au Lycée Thomas Sankara

Classé dans : Education — Obambé Mboundze GAKOSSO @ 1 h 29 min

 

Pas de profs au Lycée Thomas Sankara dans Education lts

Vue dudit lycée et de ses élèves

Dans le train hier soir j’apprends par le biais d’un frère, qui lisait en ligne La semaine africaine, que des enseignants manquaient au Lycée Thomas Sankara de Mfoa. Oui, vous lisez bien, il manque des enseignants dans ce lycée.

Des profs de sciences (maths, physique et chimie) et aussi en anglais. 46 enseignants feraient défaut, sur un total de 131, soit 35,11%*. Du coup, les élèves ne suivent pas tous leurs cours et rentrent chez eux plus tôt que prévus. S’ils rentrent directement chez eux… J’ai sans m’en rendre complètement compte vécu cela moi-même récemment au pays avec le cas d’une jeune sœur qui est inscrite dans cette école et qui n’allait justement pas en cours, faute d’enseignants. La Semaine africaine conclut très bien** en disant, L’exemple du Lycée Thomas Sankara n’est, peut-être, pas l’unique, à Brazzaville. Si dans la ville-capitale, l’école ne fonctionne pas comme il se doit, on peut imaginer ce qu’il en est à l’intérieur du pays.

En effet, peut-on imaginer ce que cela peut être comme catastrophe dans les coins reculés du pays ? Déjà que dans les grandes villes chacun est son propre patron, dans l’administration, tant qu’il ne dérange pas son chef, à plus forte raison là-bas, loin de tout ? Mais c’est un phénomène qui est loin d’être nouveau car déjà dans les années 80 je me souviens que certains enseignants traînaient encore à Mfoa, au mois de novembre ou décembre, alors que la rentrée scolaire était officiellement fixée au premier lundi du mois d’octobre, surtout avec la date mythique du 01/10.

Depuis plus de trente ans, l’École congolaise n’est pas la préoccupation des dirigeants congolais. Nous en parlons tous les jours que Dame Nature fait. En vain. Des ministres sont nommés par wagons entiers. Pour rien. Au Sénégal, un ministre (Ibrahima Sall) a été récemment licencié pour avoir été incapable de rouvrir des salles de classe. Macky Sall a été élu à peine il y a 6 mois. Il a fait preuve de réactivité. Question à 1 milliard de makuta : combien de temps faut-il pour sanctionner un ministre de l’Éducation nationale au Congo ? 10 ans ? 100 ans ? Je plains tous les jours les pauvres gosses du Congo : nous ne les aimons pas du tout !

Obambé GAKOSSO, November 2012©

—————————————————————————————

* : Je ne peux m’empêcher de faire des ratios. Je suis comme ça

** : Je suis obligé de dire cela car l’article n’est pas signé.

2 réponses à “Pas de profs au Lycée Thomas Sankara”

  1. Molékinzela dit :

    Triste constat lorsqu’on voit la déliquescence du système éducatif congolais actuel.
    Le Congo, dans les années 70 avait la réputation d’être classé parmi les deux ou trois pays d’Afrique Noire à présenter le taux de scolarisation le plus élevé.
    Faire des études était une marque potentielle de mobilité ascendante et de réussite sociale…
    Les enseignants, outre leurs diplômes universitaires, suivaient une véritable formation professionnelle sanctionné par un diplôme professionnel.
    Malheureusement, depuis plus de trente ans, la formation professionnelle des enseignants a été abandonnée et on a procédé par un recrutement à l’aveuglette d’enseignants, du reste, très mal payés.
    La succession des conflits armés a donné le coup de grâce à ce qui restait et on voit maintenant des élèves qui n’ont ni banc, ni table.
    A l’université, il faut venir occuper sa place dans l’amphi dès cinq heures du matin….
    Je vous fais grâce de l’amplification des pratiques déviantes et amorales dans les notations…
    Le métier d’enseignant a vu s’éroder complètement son prestige d’autrefois.
    On ne peut donc s’étonner de constater l’effondrement de la qualité des études.

  2. Obambé GAKOSSO dit :

    Ndeko na ngaï,

    Au lycée du Drapeau rouge, en classe de 1e C, nous avions 2 professeurs pour nous enseigner l’histoire et la géographie. Il suffisait d’échanger avec eux pour se rendre compte que ce sont vraiment des accidents de l’… histoire qui les a amenés à ce métier et surtout à enseigner cette discipline. Le pire c’est qu’ils étaient de très bons amis, les bougres.
    Ils rêvaient de bien autre chose, les pauvres, quand ils obtinrent leurs bacs… D ! Ils sont nombreux comme eux, au pays de Marien, à embrasser la carrière d’enseignant ou de militaire sans l’avoir voulu et surtout sans y être préparé comme il se doit.
    En 1960, un député gagnait dit-on autant qu’un député congolais. Et aujourd’hui ? Je ne connais pas beaucoup de Congolais qui ont du respect pour les enseignants du primaire et du collège. A la rigueur, au lycée, ça va encore. Et encore…

    Ils ont tué l’école congolaise…

    @+, O.G.

Laisser un commentaire

 

Posedepierre |
Sylvie Marcotte - Mon CV |
Blogtech |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Liumx91
| Ecrirelemonde
| Plaisirsdelavie