Energie? « Privatisez! » qu’ils disent!!!

Énergie. Voilà un mot avec lequel des autorités politiques, à travers la planète, aiment bien jouer. La France qui vend son « expertise » en Afrique, la plupart du temps dans les pays CFA est en pointe pour dire qu’il faut privatiser et privatiser sans cesse. Normal car c’est un pays où le capitalisme est roi. La France fait partie des grands actionnaires du FMI (Fonds monétaire international) et de la Banque mondiale (BM) pour ne citer que ces deux IFI (Institutions financières internationales).

Comme des moutons, depuis les années 80, les dirigeants des pays CFA, sans consulter le peuple, violant les syndicats et les populations, se sont lancés dans des privatisations sauvages avec conséquences dramatiques que nous connaissons. Même le secteur de l’énergie a été touché de plein fouet. Chose inimaginable !!! privatiser la distribution de l’eau et de l’électricité, secteurs ultra sensibles, cela relève d’une dérive dangereuse dont nos dirigeants ne mesurent pas assez les conséquences.

En France, depuis des années, des communes (peu importe la taille) ont signé des contrats avec des sociétés privées pour leur énergie. Il suffit de lire la presse, il suffit de discuter avec les usagers pour se rendre compte que c’est loin d’être un succès : bien au contraire !!! Les factures n’ont cessé de gonfler et ce n’est pas demain que cela va baisser.

En Afrique, dans les pays où la privatisation a eu lieu, les sociétés qui se gavent sur la bête peinent à fournir un service de qualité. Pire encore, la fourniture 24h/24 n’est même pas assurée. Cela fait des années que cela dure… Au Gabon, la présidence de la République vient de pousser un coup de gueule afin de demander à la SEEG (Société d’énergie et d’eau du Gabon) de faire son travail correctement. Si on arrive à faire parler nos présidences de la République, c’est que l’heure est vraiment grave…

Au Congo voisin, les consommateurs paient leurs factures parfois sans la moindre fourniture de service. Dans nombre de quartiers des grandes villes, il faut se lever à 2 heures ou 4 heures du matin pour avoir de l’eau courante. Une eau qu’il est risqué de boire sous peine de voir son ventre rendre fou, de douleur, le consommateur : qualité médiocre !!!  Véritable paradoxe quand on sait que l’eau ne manque guère en Afrique centrale, peu importe la source : rivière, fleuve, mer etc. Mais visiblement, les dirigeants ne s’en rendent pas compte. Du coup, les fabricants et vendeurs d’eaux minérales se frottent les mains car on n’a pas le choix : autant se ruiner en achetant leurs produits, plutôt que de se ruiner plus encore en allant acheter des produits pharmaceutiques pour se soigner après avoir bu de l’eau du robinet.

Des Congolais sont persuadés que la privatisation de nos régies de l’eau et de l’électricité résoudront nos soucis : qu’ils ouvrent les yeux et regardent autour de nous pour se rendre compte que ce sera une nouvelle mort que nous connaîtrons. La solution ? « La » solution n’existe pas. il existe des pistes que nous pouvons très bien explorer comme :

-          La modernisation de nos équipements, en passant par l’automatisation. Il n’y a pas de miracles à ce niveau et on n’aura pas besoin de « coopérants » là-dessus. Des Africains compétents dans le domaine peuvent assurer ce job ;

-          La responsabilisation des agents en commençant par les dirigeants. Un dirigeant qui n’a point de comptes à rendre fera ce qu’il voudra. Et comme ils sont nommés pour 5 ou 15 ans, ils ont le temps de commettre tous les dégâts possibles. On le vit au quotidien, hélas!!!

N’oublions jamais que ce sont les mêmes Congolais qui fournissaient l’eau et l’électricité dans les années 60, 70 et 80 dans nos grandes villes, dans presque tous les quartiers. Il n’y a pas de miracle à revenir à cette situation qui était acceptable.

 

Obambé GAKOSSO, November 2012©