Macky Sall remanie son gouvernement

 

Le président Macky Sall

Du temps où il était Premier ministre du Sénégal, le président Abdoulaye Wade disait de lui, Macky Sall qu’il était le meilleur Premier ministre que le Sénégal avait connu. En tant que président de l’Assemblée nationale (A.N.) du Sénégal, il n’a pas hésité à commettre un véritable crime, aux yeux de nombre d’Hommes politiques sur cette Terre.

Monsieur avait osé convoquer le fils du chef de l’État en poste, Karim Wade, qui occupait en même temps un poste de ministre avec des attributions très importantes. Il était question que K. Wade aille expliquer devant la représentation nationale comment il avait utilisé les fonds de l’ANOCI (Agence nationale de l’Organisation de la conférence islamique). Le fils de Wade n’ira jamais s’expliquer et la loi sera changée, obligeant M. Sall à écourter son mandat à la tête de l’A.N.

En procédant à un remaniement ministériel cette semaine, sept mois à peine après avoir été élu à la magistrature suprême, le président M. Sall a confirmé qu’il pouvait faire preuve de courage et de fermeté. Fait que nombre de commentateurs ne cesseront d’analyser, certains de ses propres amis font partie de la charrette qui a vu sept ministres faire leurs cartons et libérer les locaux. Nous savons tous combien dans la vie les poids de certaines contingences sont difficiles à porter : la famille biologique, les amis intimes, les proches de tous ces gens dont on peut apporter les dossiers même à deux heures du matin au moment où le ministre, le Directeur général, le président etc. aspirent simplement à un repos peut-être mérité…

Sans entrer dans les moindres détails concernant les ministres sortants, il faut féliciter M. Sall pour le temps qu’il a mis à trancher : les chefs d’État qui privilégient réellement l’intérêt national, sur ce plan, au détriment parfois d’un très long compagnonnage ne sont pas courants. Il faut le dire et le répéter sans cesse. Nous connaissons plein de ministres qui dès le premier jour font preuve d’une incompétence et d’un amateurisme criards, mais qui sont ministres cinq ans ou même vingt. Les présidents ? Certains de leurs thuriféraires nous disent, Rassurez-vous, le président sait, il observe, un jour il frappera et les mettra à la porte. Le fait est que pour le peuple, le temps presse et ses conditions de vie ne s’améliorent pas forcément.

Ainsi, le ministre de l’Intérieur, Mbaye N’diaye se serait fait virer pour avoir mal géré la manifestation des « Thiantacounes »*. Autre poids lourd à quitter le navire, le chef de la diplomatie, Alioune Cissé. Le président serait mécontent de la qualité de son travail, pour vendre l’image de son pays à l’étranger… Ibrahima Sall. Ce dernier, en place depuis le 04/04/2012 a peiné à rouvrir les salles de classe, alors qu’il était ministre de l’Éducation nationale.

Au Congo, cela fait des décennies que les ministres de l’Éducation nationale** restent en poste de cinq à dix ans, voire plus, pendant que l’École publique est morte depuis longtemps. Prenez le temps de visiter les écoles primaires de la capitale (évitez celles qui viennent d’être construites). Vous allez pleurer !!! Elles n’ont d’écoles que le nom. Pas de bancs, tableaux pleins de trous. Plus de portails pour protéger les enfants des intrus. Enseignants désabusés et blasés, courant les écoles privées pour aller arrondir leurs fins de mois car leurs traitement ne permettent même pas de louer un logement décent. M. Sall a vraiment du mérite, même si cela peut paraître banal pour le commun des mortels qui se veut intègre et rigoureux.

Au milieu de ce tableau qui pourrait paraître bien rose, il y a le nombre de ministres qui passe de 25 à 30, alors même que la nouvelle équipe n’a eu de cesse de critiquer l’Exécutif précédent sur ce point. Peu importent les raisons données, l’inflation gouvernementale est une tare que nous devons éradiquer sur notre continent car je ne comprends pas que l’on ait besoin de 30 ministres pour gouverner un pays très décentralisé comme le Congo qui ne compte même pas le tiers de cette population a lui 38 ministres. Allez-y comprendre quelque chose… J’ai déjà eu l’occasion de dire ici qu’un bon ministre, avec des directeurs généraux, centraux compétents pouvaient faire le job de 3 ou 4 ministres. La « lourdeur » des dossiers est un faux prétexte car le ministre est un coordonnateur de l’action et des activités de ses collaborateurs, de même que le président de la République. Alors, ce n’est pas en confiant l’Économie à X, l’Économie forestière à Y, l’Économie maritime à Z, l’Économie aérienne à Songolo que le gouvernement sera efficace : bien au contraire !!!

 

Obambé GAKOSSO, October 2012©

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* : Voir la vidéo ici.

** : En réalité, ce département est tout le temps charcuté avec une personne qui s’occupe du primaire et du secondaire, une autre de l’université, une autre de l’Enseignement technique et professionnelle etc…