Que voulons-nous réellement?
À la fin du mois de septembre dernier, des pèlerines nigérianes ont été interdites de séjour à La Mecque (Arabie Saoudite), alors qu’elles avaient tout fait ou presque pour accomplir le cinquième et dernier pilier (obligatoire pour celui qui peut), à savoir, se rendre au moins une fois dans la sainte cité musulmane.
Une loi non coranique dit qu’une femme qui veut accomplir son hadj (pèlerinage à la Mecque) se doit d’être accompagnée par un homme qui est soit son frère, son père, son époux ou même son fils. Seule, elle ne peut y aller. Le coran ne le dit pas* mais c’est comme ça. la loi existe et il paraît que toutes les musulmanes sont censées la connaître. Ainsi, 1000 de nos compatriotes originaires du Nigeria, musulmanes pratiquantes ont rempli toutes leurs formalités auprès des autorités saoudiennes afin de faire leur hadj. Hélas ! pour 511 d’entre elles, il leur manquait un « mahram », soit un homme ayant l’autorité légale sur elles… Résultat des courses, elles se sont retrouvées d’abord incarcérées puis renvoyées dans leur pays (atterrissage forcé à Kano)…
Zaineb Mohamed, une des pèlerines ratées témoigne : Quelques unes d’entre nous ont été gardées dans deux halls pendant cinq jours dans des conditions humiliantes avec peu de nourriture et d’eau un accès limité aux toilettes Toujours elle Beaucoup d’entre nous avaient froid et de la fièvre. Nous n’avions pas de couvertures et il faisait froid, particulièrement la nuit. Il est évident que nous allons manquer le hadj. Maryam Abdullahi, une autre victime : Je n’ai jamais été si triste dans ma vie que lors des trois derniers jours. Nous étions détenues comme des criminelles dans des conditions dégradantes. Nous méritions un traitement humain et, en tant que femmes et mères, nous devons être traitées avec respect, alors que les Saoudiens ont montré qu’ils n’avaient pas de cœur.
J’aurais bien aimé plaindre ces pauvres sœurs, mamans etc., mais je n’y arrive pas. pourquoi ? Pour ces mêmes raisons que je dénonce ici régulièrement. Que voulons-nous réellement en ce bas-monde, nous, Kamit ? L’esclavage est officiellement terminé. La colonisation aussi. Mais il y en a parmi nous encore qui passent leurs vies à baisser la tête, à courber sans cesse l’échine. Je ne suis ni Dieu ni prophète, mais je me demande si ce genre de traitements est vraiment nécessaire pour atteindre ces fameux paradis tant promis que nous n’arrivons pas à bâtir sur cette Terre des Hommes… Non, je ne les plaindrai pas. Car il me revient sans cesse cette phrase prononcée par le Pr. Théophile Obenga, une après-midi de printemps 2008, lors d’une conférence à Paris: Après tout ce que les Nègres ont subi, que leur manque-t-il encore pour se révolter?
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Obambé GAKOSSO, October 2012©
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* : Si un lecteur de ce livre peut me prouver le contraire, je suis preneur.
Ce qui est anormal, c’est que certaines femmes musulmanes sous prétexte de leur pays d’origine (en l’occurrence dans un cas personnel l’ALGERIE) puissent accomplir leur pèlerinage sans l’accompagnement d’un homme. Prend on en compte la couleur de la peau, le pays d’origine ???? Dieu Allah ou YHWH nous interdit il l’accès aux sanctuaires en fonction de notre sexe et notre couleur de peau ?